Estimant que les Fab Labs sont au coeur d’un « changement de paradigme de notre système économique », avec une mise en valeur du partage des ressources et des savoirs, le Gouvernement a lancé mercredi un appel à projets visant à financer la création de nouveaux Fab Labs, ou l’amélioration d’ateliers existants.

« Oui, nous voulons des Fab Labs partout en France« , avait assuré la ministre déléguée aux PME, à l’innovation et à l’économie numérique, Fleur Pellerin, dans un tweet en fin d’année dernière. Six mois plus tard, le Gouvernement vient de lancer un appel à projets dans le cadre d’une aide au développement des ateliers de fabrication numérique, qui améliorent le concept du « Do It Yourself » (DIY) vers un « faire ensemble », avec des outils perfectionnés mis à disposition de tous dans des ateliers ouverts.

 Inventé au Center For Bits and Atoms du MIT dans les années 1990, le concept des Fab Labs s’est répandu partout dans le monde, et fait désormais l’objet d’une charte qui en définit les principes fondateurs. En particulier, les fab labs doivent permettre de fabriquer tout et n’importe quoi, en apprenant soi-même mais aussi avec l’appui des autres membres de l’atelier, dans un esprit d’échanges permanents de connaissances et de perfectionnement. Ils sont ouverts à tous, gratuitement ou presque.

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Concrètement, on trouve dans les Fab Labs toute une série d’équipements souvent trop onéreux pour les individus, ou trop encombrants, qui permettent de fabriquer soi-même : imprimantes 3D, fraiseuses, découpeuses laser, insoleuse (pour les circuits imprimés), fers à souder, machines à coudre, scies circulaires, perceuses à colonne, etc. 

Ils réunissent aussi bien les ingénieurs que les artistes, les électroniciens amateurs ou les simples quidam qui veulent inventer l’objet qu’ils ne trouvent pas dans le commerce mais qui répond à leur besoin. Le partage des ressources et des savoirs est au centre du concept.

« Un changement de paradigme de notre système économique »

« Cette tendance correspond à un changement de paradigme de notre système économique« , estime Bercy dans l’introduction du cahier des charges (.pdf). « La fabrication numérique personnelle ouvre la porte, par exemple, à la vente à la demande, la personnalisation extrême des objets, à la réhabilitation de petites séries viables économiquement, ou encore à l’hyper-localisation de la production. Si ce nouveau paradigme n’a pas vocation à s’imposer dans l’ensemble de l’économie actuelle, son potentiel de croissance est fort et il pourrait constituer, à l’avenir, une part conséquente de notre activité économique« .

L’appel à projets lancé par Fleur Pellerin vise à aider financièrement les Fab Labs qui souhaitent améliorer leur équipement, ou même qui veulent s’ouvrir. « Les porteurs de projets devront s’engager à mener des actions de promotion de leurs services, par exemple via des événements de découverte pour le grand public ou pour les entreprises, via des sessions de formations, ou encore via des partenariats avec des acteurs locaux impliqués dans le tissu économique (Ecoles et universités, pôles de compétitivité, chambres de commerce et d’industrie…)« , prévient Bercy.

Mais le ministère souhaite aussi et surtout que le DIY et les Fabs Labs dynamisent une nouvelle économie, qui ne soit pas parallèle à l’économie traditionnelle mais associée. Les projets devront donc proposer aussi des services aux entreprises, et prévoir un modèle économique qui assure leur pérennité, en lien avec les entreprises utilisatrices de l’atelier.

L’Etat ne communique pas le montant global de l’enveloppe allouée, mais prévient que la subvention de chaque projet sera comprise entre 50 000 et 200 000 euros. Les dossiers doivent être remis avant le 13 septembre 2013, pour un démarrage dès la fin de l’année.


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