Selon le Sunday Telegraph, la Commission européenne devrait décider dans les prochaines semaines d’infliger une amende record à Google, d’environ 3 milliards de dollars, pour abus de position dominante.

Google devra-t-il sortir le carnet de chèques, pour remplir l’un des plus gros montants de l’histoire ? Selon le Sunday Telegraph, dont les informations sont reprises par Reuters, la Commission européenne pourrait infliger dans les prochaines semaines une amende record d’environ 3 milliards d’euros à Google, accusé d’abuser de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche et de la publicité en ligne.

L’amende viendrait remplacer la tentative d’accord amiable négocié par l’ancienne Commission, qui n’avait pas réussi à convaincre les entreprises plaignantes. Elles se disent victimes des pratiques du moteur de recherche qui est accusé de mettre méthodiquement ses propres services en avant dans les résultats du moteur, utilisé par plus de 90 % des internautes européens.

Google MacBook Air

CC Caio

Une amende record et une obligation de corriger le tir

Ce n’est pas la mise en avant en elle-même qui est reprochée à Google, mais le fait que le moteur abuse de la position écrasante de Google pour rendre difficilement visibles les services équivalents de ses concurrents, ou pour créer une gratuité artificielle et temporaire, le temps que la concurrence baisse les armes. Ce fut par exemple le cas sur le comparateur de prix Google Shopping, où le référencement de leurs produits par les marchands fut d’abord gratuit pendant de nombreux mois, avant de devenir payant lorsque les comparateurs concurrents ont perdu de leur influence, notamment par un placement dégradé dans les résultats de recherche.

L’amende de 3 milliards d’euros est lourde mais relativement modeste au regard des 16 milliards d’euros de bénéfice net dégagés par Alphabet sur la seule année 2015. Ce serait en tout la plus lourde jamais infligée, et de loin. L’actuel record est détenu par les 1,1 milliard d’euros payés par Intel en 2009.

Théoriquement, Google risque jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit plus de 6 milliards d’euros. La firme pouvait aussi risquer un démantèlement entre plusieurs entreprises indépendantes, mais cette option envisagée par l’Allemagne ne semble jamais avoir été examinée sérieusement.

Selon le Telegraph, la sanction serait aussi accompagnée d’une interdiction de manipuler les résultats du moteur de recherche pour favoriser ses propres services au détriment de la concurrence — ce qui demandera à être précisé pour savoir comment, concrètement, cette restriction devra être respectée.


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