La Commission européenne fait appel à des sociétés extérieures spécialisées dans l’audit pour l’aider à « surveiller activement » l’évolution de Google Shopping au cours des cinq prochaines années.

Pour répondre aux demandes très pressantes de la Commission européenne, qui est absolument déterminée à remettre de l’ordre dans le système de comparateur de prix Google Shopping en rétablissant les conditions d’une concurrence libre et non faussée, la firme de Mountain View aurait l’intention d’actionner deux leviers : la création d’une division de shopping indépendante et celle d’un système d’enchères.

L’idée serait que cette nouvelle structure, qui ferait bien entendu partie de la galaxie des produits et des services d’Alphabet, la maison-mère de Google, fonctionne de manière autonome, à l’instar de YouTube, avec ses propres fonds pour miser lors des enchères face aux autres compétiteurs (qui n’apprécient pas du tout ce dispositif). Cette structure à part ne concernerait que le marché européen.

Satisfaisant pour Bruxelles ? Cela reste à voir : interrogée fin septembre par la presse, Margrethe Vestager, qui suit ce dossier à la Commission, a simplement dit que ses services vont « surveiller activement » ce que le groupe américain va proposer, notant juste que c’est à lui d’imaginer des solutions suffisamment sérieuses pour satisfaire les exigences du Vieux Continent.

Spiros Vathis

CC Spiros Vathis

Renforts extérieurs

La commissaire européenne a toutefois indiqué que Bruxelles a engagé ces jours-ci des consultants externes pour l’aider à surveiller les agissements de Google pour les cinq prochaines années. Il s’agit de s’assurer que le système proposé par le géant du net, quel qu’il soit, s’il est accepté, ne privilégie pas Google Shopping à nouveau, rapporte Euractiv. Les deux sociétés recrutées sont KPMG et Mavens.

« Il est important pour nous d’avoir des personnes très capables à nos côtés pour nous aider dans ce suivi », a expliqué Margrethe Vestager, reconnaissant en creux que les services de l’Union européenne n’ont pas forcément les compétences en interne pour effectuer cette tâche. Les deux sociétés ont des compétences dans l’analyse de données et de résultats de recherche.

Google joue gros dans ce dossier. Cet été, Bruxelles l’a sanctionné avec une amende record de 2,4 milliards d’euros pour ses pratiques anti-concurrentielles avec Shopping. Si la firme cherche aujourd’hui à la contester, elle y est pour l’instant exposée. Par ailleurs, elle risque, en cas de violation de la décision européenne, une astreinte journalière pouvant atteindre 5 % de son chiffre d’affaires mondial.


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