Ajit Pai, commissaire de la Commission fédérale des communications américaine depuis 2012, vient d’en être désigné président par Donald Trump. La nomination de cet opposant notoire à la neutralité du net inquiète les défenseurs de ce principe.

Sa nomination par Donald Trump était attendue depuis plusieurs jours, elle est désormais officielle : Ajit Pai, 44 ans, opposant notoire à la neutralité du net, est le nouveau patron du gendarme des télécoms américains (la FCC, Commission fédérale des communications). En tant que commissaire de la FCC depuis mai 2012, sa désignation ne nécessite pas de validation par le Congrès. Ajit Pai s’est félicité de cette nomination sur Twitter : « Cet après-midi, j’ai appris que le président des États-Unis, Donald Trump, m’a nommé en tant que 34ème président de la FCC. C’est un honneur que j’accepte avec une grande humilité. »

« Boulets injustifiés » et « tondeuse à gazon »

Cet ancien avocat du groupe Verizon, l’une des principales entreprises de télécoms américains, a toujours exprimé son désaccord avec la neutralité du net. Il a ainsi voté contre toutes les mesures en faveur de ce principe — qui assure l’accès équitable de tous à Internet sans traitement préférentiel selon le prix de l’abonnement ou la vitesse de connexion — qui ont été adoptées en 2015 par la FCC, à l’initiative de son président de l’époque, Tom Wheeler.

En décembre, dans une lettre adressée aux lobbys des télécoms, Ajit Pai affirmait vouloir « revoir » ces règles « au plus vite », les considérant comme des « boulets injustifiés ». Le même mois, il affirmait publiquement : « Nous devons lancer la tondeuse à gazon et faire disparaître ces règles qui mettent un frein aux investissements, à l’innovation et à la création d’emplois. »

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CC Gage Skidmore

Tout changement nécessitera forcément des mois de procédure mais l’équipe de Donald Trump dispose de toutes les cartes pour instaurer ces réformes grâce à la majorité républicaine au Congrès. Outre la suppression de ces règles, Ajit Pai prévoit, d’après son programme publié en septembre 2016, des exonérations d’impôts pour les startups et les fournisseurs d’accès Internet locaux ou encore l’extension de l’accès sans fil à la campagne.

Avant de céder sa place, son prédécesseur, Tom Wheeler, fervent défenseur de la neutralité du net, a livré un véritable plaidoyer en faveur de ce principe dans son dernier discours : « L’Internet libre est le moteur le plus puissant de l’innovation, de la croissance économique et de la création d’emplois dans le monde d’aujourd’hui. Les opportunités qui se présentent devant nous sont infinies. Au moment de choisir notre futur parcours, nous devons nous souvenir comment nous sommes arrivés ici, »


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