Assigné par Goldman Sachs pour supprimer un message dans une boîte Gmail, Google n'a pas attendu l'avis du tribunal pour en bloquer la lecture.

Jeudi, nous rapportions que la banque Goldman Sachs avait intenté une action en justice pour obtenir que Google supprime un courriel envoyé par erreur à une boîte Gmail. Un "détail" rapporté par Reuters qui ne figurait pas dans une première dépêche nous avait en revanche échappé. En effet, sans même attendre que la justice lui donne le droit de supprimer le message dans lequel figurait des informations financières confidentielles, Google a pris la décision d'en empêcher la lecture par le récipiendaire. 

"Google s'est conformé à notre demande de bloquer l'accès à l'e-mail", a fait savoir une porte-parole de la banque américaine. "Il nous a également indiqué que le compte de messagerie n'avait pas été accédé (par son titulaire) entre le moment où l'e-mail a été envoyé et le moment où Google a bloqué l'accès. Aucune information de client n'a été violée".

Ainsi, Google n'aurait exigé une ordonnance judiciaire que pour supprimer complètement le message arrivé dans la boîte aux lettres de son client, mais pas pour l'empêcher de lire le courrier qui lui est arrivé par erreur.

La firme de Mountain View a certainement jugé que c'était là le meilleur équilibre pour la protection des intérêts en cause, mais elle crée tout de même un précédent contestable. C'est démontrer que l'utilisateur de Gmail n'est pas maître du contenu de sa boîte aux lettres, et qu'un intérêt supérieur peut toujours lui être opposé, sans même qu'il le sache, pour l'empêcher de lire un message.

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