Selon Eric Schmidt, Google est désormais en mesure de contrecarrer les regards indiscrets du gouvernement américain. La firme de Mountain View est en effet très engagée en matière de chiffrement des données. Mais c'est oublier l'existence de voies légales pour puiser dans les serveurs de Google ainsi que les moyens très importants de la NSA pour accéder à ce qu'elle veut.

Depuis le 7 mars s'est ouvert à Austin, au Texas, le festival South by Southwest (SXSW). S'il s'agit surtout d'une manifestation célébrant la musique et le cinéma, il n'est pas rare que des représentants du monde des technologies de l'information et de la communication participent aux festivités, à l'image d'Eric Schmidt, le président du conseil d'administration de Google.

À cette occasion, l'ex-PDG de la firme de Mountain View est revenu sur la découverte fin 2013 du programme MUSCULAR de la NSA. Ce dispositif, dont l'existence a été dévoilée via les documents confidentiels récupérés par Edward Snowden, aurait permis à l'agence d'accéder secrètement aux centres d'hébergement de données, en interceptant au vol des informations circulant sur les fibres optiques utilisées par les géants du web.

Selon Eric Schmidt, le programme MUSCULAR, qui visait en particulier les serveurs de Yahoo et de Google, ne constitue plus un problème. Interrogé lors de la conférence du SXSW Interactive, qui a eu lieu dès le premier jour du festival, l'intéressé a fait preuve d'une relative assurance en expliquant que les infrastructures de Google n'étaient plus exposées à des "regards indiscrets".

"Nous sommes maintenant à peu près sûr que les informations à l'intérieur de Google sont à l'abri des regards indiscrets, y compris ceux du gouvernement américain", a-t-il déclaré, dans des propos cités par CNET. Cela étant, Google reste une entreprise américaine soumise aux lois de son pays. Autrement dit, à supposer que les accès non autorisés soient bloqués, ceux prévus par la législation demeurent.

Google est ainsi toujours soumis au Patriot Act, qui permet aux autorités d'accéder aux données personnelles stockées sur le sol américain, même si l'entreprise a envisagé un temps de déménager des USA pour limiter les effets de cette loi. En outre, la firme de Mountain View doit aussi répondre de la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act), qui est un outil législatif du même ordre.

Eric Schmidt n'a pas expliqué comment Google est parvenu à tenir éloigné les regards indiscrets du gouvernement américain et plus particulièrement ceux de la NSA. On peut raisonnablement penser qu'une partie importante de la tactique de la société passe par le chiffrement des communications électroniques, dont Eric Schmidt se fait régulièrement le défenseur.

En généralisant le chiffrement des communications électroniques, Google complique certainement le travail de la NSA, dont le but premier est de collecter coûte que coûte un maximum d'informations. Mais les mesures déployées par le géant du net sont-elles suffisantes pour contrer durablement la puissance incroyable de l'agence de sécurité nationale ?

On peut en douter. Les documents confidentiels dérobés par Edward Snowden ont montré que la NSA dispose de plusieurs atouts dans un manche pour contrecarrer le chiffrement. Cela passe de la force brute gérée par les supercalculateurs en passant par l'installation de portes dérobées, la "contribution" aux nouveaux standards de chiffrement, et ainsi de suite.


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