La NSA a finalement reconnu que les Américains ont le droit de la parodier et de la caricaturer. L'agence de sécurité nationale s'était employée l'année dernière à mettre la pression sur un artiste, qui avait lancé une ligne de produits se moquant de l'organisation.

Tout est bien qui finit bien. Aux États-Unis, la puissante NSA a finalement reconnu que la population avait absolument le droit de la parodier et de la caricaturer, quand bien même certains éléments distinctifs de l'agence de sécurité nationale (logo, emblème, initiales, nom…) sont protégés par des dispositions législatives spéciales rappelant le droit des marques.

Selon un accord obtenu par Public Citizen, une organisation spécialisée dans la défense des droits des individus, et dont Lionel Maurel s'est fait l'écho sur Twitter, la NSA et le département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS) ont confirmé que la création et la vente de marchandises parodiques et caricaturales les ciblant n'enfreignaient aucune loi américaine.

L'affaire dont il est question ici prend ses racines à l'été 2013.

À l'époque, l'artiste américain Dan McCall avait décidé de détourner l'insigne de la NSA afin de dénoncer l'attitude du gouvernement, qui préfère écouter les renseignements fournis par l'agence plutôt que les revendications des Américains. Le contexte était très porteur : quelques semaines auparavant, les premiers articles alimentés par les révélations d'Edward Snowden étaient publiés.

Dan McCall avait lancé une ligne de produits dérivés (vêtements, tasses, verres, sacs, stickers, étuis…) et espérait naturellement en tirer profit. Cependant, la NSA était intervenue en affirmant avoir la loi pour elle. Elle réclamait l'arrêt de la parodie de son logo et la fin de la commercialisation des produits dérivés, en expliquant que l'inaction pourrait inciter d'autres à le détourner à des fins malhonnêtes.

Dan McCall, de son côté, estimait que l'intervention de la NSA constituait une violation du 1er  amendement de la constitution des États-Unis, qui consacre la liberté d'expression et, par extension, le droit à la parodie. Soutenu par l'organisation Public Citizen sur le plan judiciaire, il a finalement remporté son bras de fer. La NSA devra par ailleurs lui verser 500 dollars afin de couvrir les frais juridiciaires déjà engagés.


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