Malgré une confiance ébranlée par le scandale Prism et ses liens avec la NSA, Google continue de promouvoir un web non censuré avec uProxy, un outil qui permettra d’utiliser facilement la connexion d’un tiers d’un autre pays pour contourner les restrictions locales d’accès à internet.

Alors que le scandale Prism a mis au jour la collaboration entre la NSA et les géants du web américains pour surveiller la planète entière, peut-on encore faire confiance à Google pour assurer la confidentialité de la navigation sur Internet ? C’est le pari délicat entrepris avec beaucoup de prudence par la firme de Mountain View, qui a dévoilé lundi le projet uProxy, financé par Google dans le cadre de son programme Google Ideas.

Pas encore disponible pour le grand public, uProxy se présentera sous la forme d’une extension Chrome et Firefox, qui permettra à un utilisateur de faire transiter ses communications par la connexion d’un tiers de confiance (ami, collègue, famille…), de façon chiffrée. Il s’agit d’une forme de VPN simplifié, facile à mettre en oeuvre, qui ne repose sur aucun serveur. La connexion se fait directement entre les deux ordinateurs complices.

Concrètement, la personne qui partage sa connexion à distance devra envoyer une invitation par e-mail ou messagerie instantanée à celle qui pourra utiliser cette connexion, et toutes les communications seront routées à travers ce tuyau plutôt qu’à travers les routes habituelles du fournisseur d’accès à internet local. L’intérêt est qu’un internaute dont l’accès est censuré en Chine ou en Iran, pourra utiliser la connexion d’un internaute en France pour bénéficier d’un accès libre aux informations et services qu’ils l’intéressent.

Prudent, Google prévient que uProxy n’est pas destiné à assurer l’anonymat des communications, et qu’à cet égard « des services comme Tor fournissent une bien meilleure garantie« , mais qu’il fournira tout de même un accès « plus sûr, plus privé, et plus fiable » à ceux qui en ont besoin. La firme insiste par ailleurs sur le fait que la personne qui partage sa connexion est responsable de ce qui est en fait, et doit donc elle-même faire confiance à l’utilisateur qui en profite.

S’il est financé par Google, l’outil est en réalité développé par des chercheurs de l’Université de Washington, et par Brave New Software, déjà auteur du logiciel open-source Lantern, qui fonctionne sur le même principe. Comme son aîné, le code source de uProxy sera mis à disposition des internautes, après avoir été vérifié d’abord par des organisations de confiance comme OpenITP ou l’EFF.

L’un des principaux challenges techniques de uProxy reste à masquer totalement le protocole pour rendre impossible la détection de son utilisation dans les pays totalitaires. « Nous aimerions rendre le trafic identique à celui d’un jeu vidéo en réseau ou d’appels téléphoniques par Internet« , explique Google. « La détection de protocole et le brouillage de protocole sont des champs de recherche très actifs« .

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