Google a supprimé de ses résultats de recherche les liens menant vers l’ensemble des sites du groupe Allostreaming, qui proposent films et séries TV gratuits en streaming.

Est-ce une mesure appelée à se généraliser ? Google a supprimé de ses résultats de recherche l’ensemble des sites du groupe Allostreaming, dont AlloShowTv.com, AlloSeven.com et AlloShare.com. L’utilisateur qui recherche ces sites sur Google – ou qui aurait dû voir leur nom apparaître via différentes requêtes – est conduit vers d’autres sites (le plus souvent de même nature…), sans avoir conscience que le moteur de recherche est censuré. Il faut en effet se rendre tout en bas de page pour lire le message suivant :

En réponse à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d’auteur), nous avons retiré 8 résultat(s) de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte DMCA qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l’adresse suivante : ChillingEffects.org.

En se rendant sur ladite page, cependant, aucune explication n’est avancée. « La mise en demeure ou la menace judiciaire que vous avez demandée n’est pas encore disponible. Chilling Effects publiera la notification après que nous l’ayons traitée« , dit le site anglosaxon. La procédure de contre-notification proposée est donc difficile à mettre en œuvre, puisque l’éditeur des sites filtrés ne sait pas les raisons pour lesquelles les sites ont ainsi été censurés, ni même qui a fait la demande de retrait.

Rendu très populaire par la chasse au P2P, incarnée par la Hadopi, Allostreaming était devenu la requête en plus forte croissance sur Google en 2009. Le site référence des milliers de films et séries TV que les internautes peuvent regarder gratuitement en streaming, sans aucun risque juridique. Non seulement leur adresse IP ne peut pas être collectée, mais en plus l’illégalité-même du streaming n’est pas certaine du point de vue de celui qui regarde les vidéos.

Allostreaming, lui, se cache derrière le fait que les vidéos sont hébergées sur d’autres sites. « AlloStreaming.COM ne consiste qu’en un référencement de liens vidéos hébergées par des sites publics et légalement reconnus tels que MegaVideo, VideoBB, DailyMotion, Wat, VideoZer, StageVu…. Nous n’hébergeons aucune vidéo. Nous n’uploadons aucune vidéo« , assure un message en bas du site.

Des précédents et une tendance

Généralement, Google ne supprime pas des sites entiers de ses pages de résultats, mais uniquement celles menant spécifiquement aux œuvres piratées des plaignants. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’an dernier, l’industrie musicale avait échoué à faire supprimer des pages de résultats les sites HotFile, MegaUpload, MediaFire, Usershare, 2Sharded, etc., dont elle demandait la censure totale. Or ici, c’est bien l’ensemble des sites Allostreaming qui a été supprimé, et non les pages internes permettant de regarder en streaming les différents films et séries TV référencées.

Il existe cependant des précédents, comme The Pirate Bay en octobre 2009 ou BTJunkie en mars 2010, mais ils n’ont pas duré. Il faudra voir si celui d’Allostreaming persiste. Selon nos constatations, les sites d’Allostreaming sont bloqués aussi bien sur Google France que sur le site américain du moteur de recherche.

S’il évite généralement de supprimer des sites entiers de ses résultats de recherche, Google est cependant plus radical sur les affichages instantanés de résultats. Le moteur de recherche y bloque certaines requêtes comme BitTorrent, uTorrent, RapidShare, ou MegaUpload.

Ce mois-ci, le gouvernement britannique a demandé à Google de bloquer les résultats vers les sites pirates pour favoriser les plateformes légales. Le ministre de la Culture a affirmé que si Google ne le faisait pas spontanément, une loi l’y obligerait.


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