« La vérité est libre » (The Truth is Free). C’est le slogan de FreeDocumentaries.org, qui propose de nombreux documentaires en streaming. « Nous pensons fermement que pour avoir une vraie démocratie, il est nécessaire d’avoir un flux libre d’informations facilement accessibles« , ajoute l’entête du site. En réalité, nous aurions pu tout aussi bien traduire « free » par gratuit, puisque les deux traductions (« libre » ou « gratuit ») sont acceptables. Et elles reflètent toutes les deux la philosophie affichée par le site, qui regrette que « beaucoup de points de vue et de faits importants ne sortent jamais sur nos télévisions ou nos cinéma« .

FreeDocumentaries.org propose ainsi une grande collection de documentaires engagés, qui vont du célèbre Loose Change sur les attentats du 11 Septembre à Super Size Me contre la malbouffe, en passant par plusieurs films de Michael Moore (Sicko, Bowling for Columbine, …) ou de nombreux documentaires sur le changement climatique. La liste est longue, et comprend également des documentaires en français comme le célèbre The Corporation, The Road to Guantanamo, ou Hacking Democracy.

Mais est-ce légal ? Plus encore qu’avec TVGorge qui proposait des séries TV très populaires, la question se pose avec FreeDocumentaries. Le site assure dans sa présentation qu’il « adhère à toutes les lois sur le droit d’auteur et honore les souhaits des producteurs« . Dans sa FAQ, il est même expliqué que « beaucoup de réalisateurs de documentaires réalisent qu’avoir leurs films diffusés gratuitement sur Internet ne va pas seulement éduquer les gens sur leur point de vue, mais aussi les encourager à acheter les DVD« .

Ce qui n’est pas faux. Michael Moore, par exemple, avait explicitement autorisé le « piratage » de Fahrenheit 9/11. Mais pour Slacker Uprising, il a dû faire semblant de se battre contre le piratage pour satisfaire les producteurs, souvent beaucoup moins sensibles que les réalisateurs à l’intérêt public des films qu’ils diffusent.

D’où la subtilité de la FAQ, qui sur l’autorisation donnée ou non par les producteurs indique qu’il « traite avec des partenaires de streaming qui gèrent tous les problèmes de droits d’auteur« . Les vidéos sont en fait tirées de plateformes d’hébergement tiers, comme Google Video, qui endossent seules la responsabilité.

Selon FreeDocumentaries, en utilisant la fonction d’embed, « nous ne pouvons pas être tenus légalement responsables de violation de droit d’auteur« . Et les spectateurs encore moins.

Avec les remerciements de l’Hadopi.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.