Lundi soir, à l’occasion de l’examen de la loi Création et Internet, Martine Billard a interrogé la ministre de la Culture Christine Albanel sur les risques que les internautes ne reçoivent jamais les e-mails adressés par l’Hadopi. Outre le fait que beaucoup d’abonnés utilisent des services de messagerie autres que celui de leur FAI (hotmail, gmail, laposte,…), Martine Billard s’est inquiétée du fait que les filtres anti-spam puissent bloquer la réception d’un message qui sera envoyé selon la ministre à plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’exemplaires par jour.

Mais Christine Albanel a écarté ce risque avec aplomb. « Je ne vois pas quel éditeur de logiciel anti-spam créera un logiciel pour faire obstacle aux messages de la Hadopi« , s’est ainsi amusée la ministre de la Culture.

C’est ignorer toutefois que la plupart des systèmes anti-spam modernes ne se basent plus uniquement sur des détections de mots clé ou de motifs redondants, mais aussi sur une méthode collaborative (façon P2P) où les internautes peuvent signaler les spams qu’ils reçoivent pour éviter que d’autres internautes ne les reçoivent à leur tour. Il suffirait que beaucoup d’internautes signalent les messages de la Hadopi comme spam pour qu’ils soient bloqués par la plupart des logiciels.

A moins que le gouvernement ne souhaite imposer aux éditeurs de logiciels anti-spam (la plupart basé à l’étranger) qu’ils ajoutent les serveurs officiels du gouvernement dans leur liste blanche d’e-mails autorisés ? Ce serait sans doute une première.


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