Sur les réseaux sociaux le week-end du 1er novembre 2025, l’information a beaucoup fait réagir. De nombreux comptes spécialisés indiquent qu’Île-de-France Mobilités teste actuellement la validation par carte bancaire dans les bus, pour acheter un ticket avec sa CB sans créer de carte Navigo Easy. De quoi imaginer un passage à la technologie Open Payment, comme à Londres ou dans d’autres villes françaises (Dijon, Lyon), comme le réclament des usagers depuis des années. Paris et sa région préfèrent aujourd’hui un système plus fermé, basé sur l’écosystème Navigo, avec des tickets que l’on précharge sur une carte ou un smartphone.
Contactée par Numerama ce 3 novembre, Île-de-France Mobilités annonce que l’information a été largement déformée : « Avec la fin de la vente des tickets carton, nous avons demandé aux opérateurs de déployer un nouveau service par carte bancaire pour les voyageurs qui n’ont de titre de transport ou le bon titre pour les bus. Ce service vient en lieu et place de la vente faite par les conducteurs. Ce sont donc uniquement des tickets de dépannage à bord des bus », indique l’entreprise, qui précise qu’il s’agit de titres « d’urgence ».
La possibilité de payer par carte existe bien dans certains bus, mais vise à offrir une solution de dernière minute aux personnes qui achetaient autrefois leurs tickets en carton auprès du conducteur. En l’état, il ne s’agit pas de la technologie Open Payment : chaque validation vaut pour un ticket, sans avantage tarifaire.
Pas d’avantage tarifaire, pas de plafond et pas de correspondance : la validation par carte bancaire est un service additionnel
Île-de-France Mobilités est formel : les usagers réguliers des bus doivent acheter une carte Navigo Easy et la recharger, voire s’abonner au service Navigo Liberté+, qui offre aux Franciliens des tarifs préférentiels. Le ticket par carte bancaire existe, mais fait perdre de nombreux avantages. Il est par exemple impossible de prendre une correspondance ou d’être plafonné à un tarif journalier si l’on prend plusieurs fois le bus d’affilée. Il ne s’agit que d’un moyen de valider à la dernière minute en cas de mauvaise organisation.
« Nous incitons toujours plus les voyageurs à anticiper en achetant ou en rechargeant leurs titres de transports sur leurs smartphones via les applications (via les applications Île-de-France Mobilités, SNCF Connect et Bonjour RATP, Apple et Samsung Wallet), c’est ce que nous priorisons pour faire gagner du temps. Il est aussi possible de le faire en achetant et en chargeant des titres sur une carte Easy », nous indique IDFM par mail.
Comment expliquer cette incompréhension ? Depuis le 1er novembre, les chauffeurs ne vendent plus de tickets en carton dans les bus. Puisque la région est consciente qu’il y aura des oublis, et que tout le monde n’aura pas de Navigo Easy, elle a décidé de remplacer les anciens valideurs de tickets carton par des terminaux de paiement qui acceptent la carte bancaire sans contact. Chaque passage est facturé indépendamment : aucun historique n’est enregistré. L’autre option est d’envoyer un SMS à un numéro surtaxé, pour payer avec son téléphone sans créer de carte virtuelle.
Quid du métro et du tram ? En l’état, il est peu probable que des accès par CB arrivent. Il existe des bornes partout pour acheter une carte Navigo Easy, en plus de l’option smartphone. Île-de-France Mobilités veut que les usagers, y compris dans le bus, utilisent son système Navigo. Elle ne prévoit pas de passage à la technologie Open Payment, qui permet de facturer à la fin de journée le meilleur montant pour chaque usager.
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