Un technicien robotique de l’usine Tesla à Fremont en Californie, poursuit le constructeur automobile et Fanuc, géant japonais du robot industriel, après avoir été sévèrement blessé par un bras robotique le 22 juillet 2023.
Des précautions de sécurité contestées
Dans la plainte déposée en août 2025 et consultée par le média britannique The Independent, Peter Hinterdobler aidait un collègue à démonter le robot, qui avait été déplacé de sa position habituelle. « Alors que l’ingénieur tentait de retirer le moteur à la base du robot pour accéder à son boîtier interne, le bras du robot s’est soudainement et sans avertissement relâché avec une grande force », précise la plainte, avant d’ajouter : « ce largage impliquait à la fois la force du bras robotique et la force d’un contrepoids d’environ 3 600 kg. » Le roboticien accuse donc Tesla de « ne pas s’être assuré que le robot était hors tension, sécurisé et stable avant de lui permettre de participer au processus de démontage ».
Depuis cet incident, Peter Hinterdobler — aujourd’hui âgé de 50 ans — lutte pour payer les factures médicales liées à ses blessures qui s’élèvent à un million de dollars. Par conséquent, il réclame 20 millions de dollars pour « douleur, souffrance et désagrément », 10 millions de dollars pour « détresse émotionnelle » ou encore 8 millions de dollars pour « perte de capacité de gains futurs ». Ces montants, qui ne constituent qu’une partie des 51 millions de dollars réclamés à Tesla et Fanuc, sont susceptibles de changer selon l’avocat du plaignant.
Des conditions de travail déjà dénoncées
Ce n’est pas la première fois que le constructeur automobile incarné par Elon Musk est pointé du doigt en matière de conditions de travail. Ainsi, en août 2025, un groupe d’anciens employés de la firme a décidé de porter plainte contre Tesla évoquant à Fremont un climat délétère fait d’agressions sexuelles, de drogues, des bagarres généralisées et de sectarisme. En février, le constructeur a été condamné à une amende de 13 500 dollars pour avoir enfreint les règles de protection contre la chaleur dans son usine californienne, où sont construits les Model Y, Model S, Model 3 et Model X.
L’entreprise Fanuc a quant à elle déjà été poursuivie au sujet de la violence de ses appareils, une violence illustrée par la mort d’une ingénieure de maintenance en 2015. Elle travaillait dans une usine de pièces automobiles du Michigan lorsqu’elle a été piégée par un robot de la marque qui lui a écrasé le crâne, de quoi relancer le débat sur la sécurité dans les usines automatisées.
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