Depuis 2017, Gravity Industries travaille sur une combinaison volante dont la ressemblance avec les premières armures d’Iron Man fascine. La startup anglaise a commercialisé ses premiers modèles à 440 000 euros cet été et facture à plus de 39 000 euros la journée d’apprentissage de vol. Dans un reportage diffusé le 9 novembre 2018, son CEO, Richard Browning, annonce à Wired qu’il envisage des courses de femmes et d’hommes volants dans sa combinaison, dès l’an prochain.
On se rapproche de la combinaison d’Iron Man
Nommée Daedalus, la combinaison peut voler à plus de 51 km/h, un record pour ce type de technologie. Et encore, Gravity Industries ne tente pas d’atteindre la vitesse de pointe théorique, pour des raisons de sécurité.
Daedalus se compose d’un exosquelette, bardé d’un jet pack dans le dos et de manches en aluminium entourées de micro-turbines pour les bras. Chaque manche pèse jusqu’à 40 kilos, et ses turbines peuvent dégager une puissance de 1050 chevaux, soit l’équivalent d’une voiture de sport.
Gravity Industries a aussi pensé à installer une sorte d’ordinateur de bord. Plusieurs données récoltées par les capteurs de la combinaison — dont un détecteur de gaz — s’affichent sur la visière du conducteur. Le pilote ne peut pas encore compter sur un assistant vocal comme Jarvis, Alexa ou Siri, mais on s’approche du rendu futuriste.
Richard Browning, le créateur de la combinaison, avait même placé des turbines autour des jambes dans les premiers modèles. Mais il les a délaissées au profit du propulseur dorsal en observant qu’il avait le réflexe de pédaler dans les airs, ce qui déséquilibrait sa conduite. Dommage, car c’est peut-être l’élément qui l’empêche de calquer l’armure d’Iron Man.
La science-fiction limitée à 5 minutes et 440 000 euros
Théoriquement, la combinaison peut propulser son conducteur à 3 600 mètres de hauteur. Sauf que la technologie de sécurité ne peut pas, à ce jour, accompagner une telle prise de risque. Gravity Industries a équipé Daedalus d’un airbag, mais il s’avère bien insuffisant pour amortir une chute de centaines de mètres de hauteur. À long terme, les constructeurs souhaitent ajouter un système de stabilisation d’urgence. Mais aujourd’hui, il faut se contenter d’un vol à quelques mètres de hauteur, déjà une prouesse en soi.
La consommation des turbines limite le rêve. Avec un gallon de diesel — environ 3,8 litres — consommé par minute, et un réservoir de 5 gallons, le calcul est rapide. Le record de durée de vol s’élève à seulement 5 minutes, un montant bien inférieur à la facture à la pompe. Gravity Industries envisage d’ajouter une alimentation électrique, ainsi qu’un système d’ailes qui se déploierait en vol pour soulager les moteurs.
9 exemplaires de la combinaison, à 440 000 euros chacun, ont été mis à la vente cet été, tandis qu’une journée d’apprentissage de vol coûte 39 000 euros. Pour l’instant, l’accès à cette technologie non-aboutie est réservée aux personnes aussi riches que Tony Stark.
Un CEO tout droit sorti d’un Marvel
La comparaison avec le film emblématique du MCU ne s’arrête pas à la combinaison. Le CEO de la startup Richard Browning ressemble à un étrange mélange entre Steve Rodgers et Tony Stark. Ancien réserviste des Marine Corps, l’homme de 39 ans englouti aujourd’hui plus de 150 kilomètres par semaine, en plus de trois sessions de musculation (calisthenics).
L’athlète possède une double casquette puisqu’il participe activement au développement de la combinaison, en plus d’en être un des principaux pilotes. En 2016, il se lance seul dans la conception des micro-turbines. Les images des premiers tests, qu’il partage avec Wired, évoqueront des souvenirs à tout spectateur du premier film Iron Man. L’équipe de tournage de Marvel Studio a même félicité l’entrepreneur pour son œuvre.
Cerise sur le gâteau, Richard Browning est un véritable showman habitué des démonstrations publiques, et conférencier aguerri. Leader incontesté sur son marché, il discute avec de grands investisseurs californiens et rencontre un jour Tom Cruise, l’autre Pharell Williams.
Vers des courses de femmes et d’hommes volants
Aujourd’hui, la combinaison attire tous les regards, car elle prouve qu’un futur qui paraissait si lointain semble finalement assez proche. Mais ses applications à court, voire à moyen terme, vont se cantonner au divertissement. Gravity Industries organise de nombreux événements et Richard Browning envisage une débouchée spectaculaire dès 2019. « Nous allons organiser des courses entre plusieurs jeunes hommes et femmes dans des combinaisons volantes à plus de 100 chevaux — au-dessus de l’eau pour assurer la sécurité –. Ils feraient quelque chose que les gens n’ont vu avant que dans un film Marvel, et ça va pousser les frontières comme jamais auparavant », annonce-t-il à Wired.
La startup anglaise devra ensuite dépasser son côté spectaculaire et finalement gadget pour réussir. À très long terme, ces combinaisons pourraient être de nouveaux modes de transport aérien. En attendant, Gravity fait miroiter un avenir de science-fiction… et ils ne sont pas les seuls.
Les trois français de Jetman ont quant à eux mis au point une combinaison capable de naviguer aux côtés des avions, à l’aide d’une turbine dorsale. Ils s’étaient illustrés notamment en volant aux côtés de la patrouille de France. Mais à l’inverse de celle de Gravity, leur combinaison ne permet pas décollage et atterrissage : un avion les largue dans l’air, puis ils déploient un parachute pour atterrir une fois leur session de vol terminée. Pour atteindre des performances proches de l’armure d’Iron Man, il faudrait combiner le meilleur des deux. L’objectif paraît difficilement atteignable, mais il paraît désormais réalisable.
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