En mars 2017, le mode restreint de YouTube avait bloqué à tort des vidéos faisant référence aux identités LGBTQ+ sur sa plateforme. Après avoir présenté des excuses face à la levée de boucliers des internautes concerné(e)s, la plateforme vient d’annoncer des mesures concrètes.

Il faut remonter au week-end du 18 mars 2017 pour comprendre la vague d’indignation qui s’est propagée sur Twitter par la voie du hashtag #YouTubeIsOverParty. En cause, le mode restreint de YouTube : il s’agit d’un paramètre mis en place par la plateforme de vidéos, permettant aux utilisateurs de ne pas voir certains contenus considérés comme « susceptibles de choquer », et fonctionnant sur la base des signalements émis par les internautes.

Or, le réglage de ce paramètre a eu d’importantes conséquences sur de nombreuses vidéos faisant référence aux identités LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et queers), qui se sont retrouvées masquées par le mode restreint. Interpellé par les youtubeurs et youtubeuses concerné(e)s, Youtube a finalement reconnu que son mode restreint a mal fonctionné. Des centaines de vidéos, masquées à tort, ont été débloquées par la plateforme lors d’une mise à jour.

Nouvelles mesures chez YouTube

Après cet incident, les personnes concernées étaient nombreuses à attendre un peu plus que des excuses de la part de YouTube, à l’instar de la britannique Rowan Ellis. Ce lundi 19 juin 2017, Susan Wojcicki, CEO de la plateforme, a annoncé une série de mesures destinées à favoriser l’inclusivité sur YouTube.

Dans une publication de blog, elle s’adresse notamment aux créateurs et utilisateurs LGBTQ+, présentant ses excuses pour l’impact du mode restreint sur des contenus qui n’auraient pas dû y être bloqués.

YouTube smartphone

CC Malinowski

« Notre intention n’a jamais été de limiter ce type de contenu ; après avoir parlé aux créateurs LGBTQ et aux employés de YouTube, je comprends à quel point il est important pour les adolescents et les étudiants d’être en mesure de les voir. C’est pourquoi nous avons mis à jour notre politique pour autoriser de manière explicite ces vidéos en mode restreint — cela ne fonctionnera pas toujours parfaitement, mais avec le temps nos systèmes devraient s’améliorer. Nous nous excusons pour ces problèmes et nous voulons réaffirmer notre engagement de faire de YouTube un endroit où toutes les voix puissent être entendues », écrit la CEO.

Elle ajoute que le mode restreint était à l’origine destiné aux institutions publiques, telles que les bibliothèques ou les écoles, afin d’y éviter la présence de contenus à caractère pornographique ou violent. Or, le système a également filtré des contenus tels que des images de mariages entre personnes qui s’identifient comme LGBTQ+, ou des témoignages de personnes évoquant la discrimination à leur égard.

youtube

CC Masaki Tokutomi

12 millions de vidéos débloquées

À l’heure actuelle, plus de 12 millions de vidéos qui avaient été bloquées par le mode restreint de YouTube sont à nouveau accessibles. Par ailleurs, Susan Wojcicki précise que les directives appliquées au mode restreint ont été modifiées afin de garantir que les comptes qui avaient été concernés soient libérés de tout blocage.

Par exemple, les comptes appartenant à des personnes évoquant les discriminations subies en raison de leur identité de genre seront inclus dans le mode restreint, à la seule condition qu’ils ne contiennent pas de violence verbale ou visuelle.

« Pour aider nos systèmes à s’améliorer, nous invitons les créateurs et les utilisateurs à soumettre les cas dans lesquels ils estiment que nous nous sommes trompés. Nous examinerons TOUTES les vidéos soumises, et dans le cas où nous devrons apporter des modifications pour inclure des vidéos en mode restreint, ces modifications amélioreront nos systèmes », complète la CEO de YouTube.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.