Un an après l’engagement pris par Twitter, Facebook et Google (YouTube) de modérer plus rapidement les contenus haineux, la Commission européenne dresse le bilan de ce « code de conduite ». Si les 3 entreprises ont globalement amélioré leur activité, Twitter accuse encore un retard important.

Un an après s’être engagés auprès de la Commission européenne à respecter un « code de conduite » visant à améliorer la modération des discours haineux, illégaux, postés sur leur plateforme, Google (YouTube), Facebook, Twitter (et Microsoft) ont-ils honoré leur promesse ? Dont celle, essentielle, de modérer ces contenus généralement xénophobes, homophobes ou de propagande terroriste, en moins de 24 heures après leur signalement ?

La Commission européenne doit rendre son verdict ce jeudi 1er juin dans un rapport dont Reuters et le New York Times ont déjà pu prendre connaissance. Celui-ci se base sur 2 500 cas potentiels de discours haineux, recensés par 34 ONG sur 7 semaines (jusqu’au 5 mai 2017) dans 24 des 28 États membres. Après les avoir transmis aux entreprises concernées, les ONG ont observé leur réaction face à ce contenu.

Il en ressort que Facebook, Twitter et YouTube ont tous les trois fait preuve de progrès en la matière, autant en matière de réactivité qu’en nombre de contenus supprimés. Le réseau social de Mark Zuckerberg traite ainsi les signalements de contenu haineux en moins de 24 heures dans 58 % des cas, contre 50 % en décembre 2016, date de la première évaluation par la Commission, qui avait alors appelé à plus de réactivité.

Facebook

Twitter progresse mais peut faire encore bien plus

Vera Jourova, commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l’égalité des genres, le reconnaît : « Les entreprises informatiques ont toutes amélioré leur temps de réponse et leurs pratiques aux notifications liées aux indéniables discours haineux et illégaux. Il existe des différences entre chacune… mais nous pouvons affirmer en toute objectivité qu’elles se sont toutes améliorées. »

Twitter fait lui aussi mieux qu’avant en matière de vitesse de traitement, traitant 39 % de ces contenus en moins de 24 heures, contre 23,5 % en décembre. Mais la plateforme accuse encore un retard considérable face aux autres. Elle s’en défend en affirmant avoir travaillé sur de nouveaux moyens de signalement, tout en restant vigilant sur l’équilibre entre modération et liberté d’expression. « Notre travail ne sera jamais « terminé » » affirme Karen White, responsable des politiques européennes du réseau social.

À l’inverse, YouTube se montre plus lent qu’avant (42,6 % contre 60, 8 %) mais, comme les autres entreprises, la plateforme observe une tendance à la hausse en matière de suppression de contenu : celui-ci est globalement effacé dans 59,2 % des signalements, près du double de son taux de décembre (28,2 %).

Le rapport de la Commission arrive à un moment clé sur le sujet : la communauté européenne vient de faire un premier pas vers une potentielle législation commune en la matière, alors que le Royaume-Uni veut s’inspirer du modèle allemand en cours d’élaboration… lui-même contesté par Facebook, qui estime que des amendes de 50 millions d’euros contre les réseaux sociaux jugés trop peu réactifs seraient excessives.


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