Et si les bus électriques chinois de la marque Yutong pouvaient être arrêtés à distance ? C’est la question qui inquiète aujourd’hui plusieurs pays européens, dont la Norvège, le Danemark et le Royaume-Uni, soucieux de leur sécurité nationale.
Des tests alarmants menés à Oslo
Cette crainte fait suite à une enquête lancée par Ruter, l’opérateur des transports publics d’Oslo, la capitale norvégienne. Durant l’été 2025, la compagnie a mené une série de tests sur deux bus : un modèle Yutong tout juste sorti d’usine et un bus néerlandais VDL vieux de trois ans.
L’objectif était de vérifier si les constructeurs pouvaient mettre à jour à distance les logiciels embarqués. Si la mise à jour à distance s’est avérée infaisable pour le bus néerlandais, le modèle chinois, lui, contenait un boîtier équipé d’une carte SIM qui permet bien de mettre à jour le système. Elle donnerait également à Yutong le pouvoir de démarrer, d’arrêter ou de neutraliser à distance ses bus.
Copenhague et Londres lancent leur propre investigation
Ces révélations faites par Ruter fin octobre ont immédiatement entraîné des enquêtes similaires au Danemark, dont la plus grande entreprise de transport public, Movia, exploite 469 bus électriques chinois, dont 262 ont été fabriqués par Yutong. Le directeur des opérations de la société a souligné auprès de NBC News qu’il ne s’agissait pas d’un risque de sécurité propre à la Chine. « Les bus électriques, comme les voitures électriques, peuvent en principe être désactivés à distance si leurs systèmes logiciels ont un accès en ligne » a-t-il assuré.
Début novembre, c’est le gouvernement britannique qui a lancé une enquête sur cette problématique, alors que Yutong aurait fourni environ 700 autobus au marché britannique, principalement à Nottingham dans le sud du Pays de Galles et à Glasgow, exploités par des groupes tels que Stagecoach et FirstBus. Les autorités des transports collaborent donc avec le Centre national de cybersécurité afin de vérifier si Yutong, le plus grand constructeur d’autobus au monde, dispose d’un accès à distance aux systèmes de contrôle de ses véhicules pour effectuer des mises à jour ou des diagnostics.
Yutong a indiqué à NBC News « comprendre et prendre très au sérieux les préoccupations du public concernant la sécurité des véhicules et la protection des données personnelles », et qu’elle « se conforme strictement aux lois, réglementations et normes industrielles applicables ». L’enjeu dépasse les seuls bus : il touche au contrôle même des infrastructures européennes.
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