En juillet 2025, la France dévoilait sa « Stratégie de Défense pour l’Arctique », un document présentant à la fois le contexte actuel et les défis à venir dans cette région qui attire l’attention des grandes puissances.
Le dérèglement climatique et la fonte accélérée des glaces changent la donne stratégique, avec des enjeux majeurs liés aux ressources naturelles (pétrole, gaz, terres rares) et à l’ouverture de nouvelles routes commerciales, comme le passage du Nord-Est, qui pourrait « réduire de 40 % la durée des trajets entre l’Europe et l’Asie ».
La France n’entend pas rester à l’écart de cette course à l’Arctique et précisait déjà dans son troisième axe un objectif majeur : maîtriser le théâtre et l’environnement arctique.
Dans ce cadre, une nouvelle étape semble avoir été franchie.
Le 25 septembre 2025, l’Agence Innovation Défense (AID) présentait le projet THETIS (Télédétection Hydrodynamique Exploration et Traitement par Imagerie Subaquatique), destiné à équiper les plongeurs de combat d’une « méthode d’évaluation de la résistance des glaces lors du passage des forces et de leur véhicule ».
Un engin développé au Canada
Le projet sera expérimenté par les sapeurs du 2REG, une Unité de l’Armée de Terre, « spécialisé dans les missions d’appui à la mobilité, à la contre mobilité et d’aide au déploiement d’urgence ».
Préparé à effectuer des missions en zone montagneuse et arctique, ce régiment d’élite réalise jusqu’à présent des sondages mécaniques manuels pour évaluer l’épaisseur de la glace. Une méthode que l’Armée française décrit elle-même comme « peu précise, pouvant rendre dangereux le passage des véhicules militaires ».
Pour répondre à ce besoin opérationnel, l’AID a donc annoncé l’acquisition d’un véhicule téléopéré ROV (Remotely Operated Vehicle) capable d’effectuer ces mesures de solidité à distance, sans endommager la surface de la glace.
L’engin retenu est conçu par la société canadienne Deep Trekker, et est distribué en France par la PME iséroise Escadrone.
Les relations avec la Russie ont changé la donne en Arctique
Le régiment dispose plus précisément du modèle « Deep Trekker Pivot », destiné en premier lieu à répondre à des besoins civils en milieux difficiles.
Dans sa stratégie à horizon 2030, la France prévoit également de renforcer ses coopérations internationales pour consolider ses capacités d’intervention en Arctique.
Le ministère des Armées souligne que la place de la France « au sein de l’OTAN et de l’UE implique une évidente solidarité stratégique avec sept des huit membres du Conseil de l’Arctique », une référence à peine voilée à la rupture de toute collaboration avec la Russie dans la région depuis l’invasion de l’Ukraine, alors même que Moscou affiche de grandes ambitions dans l’Arctique.
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