Sun Microsystems a dévoilé lundi son initiative open-source Open Media Commons, qui permettra de développer le projet DReaM (l’acronyme pour « DRM/everywhere available) souhaité par son président Jonathan Schwartz.

Sun Microsystems est connu comme étant un fervant défenseur de l’interopérabilité, notamment à travers sa plateforme Java. Il est aussi réputé pour sa contribution essentielle au développement de grands projets open-source tels que l’excellente suite OpenOffice.org (ou son pendant commercial StarOffice). On ne s’étonnera donc pas de voir la société annoncer un projet de DRM libre et accessible gratuitement à toute l’industrie.

Pour y donner forme, Sun a annoncé lundi l’ouverture de l’Open Media Commons, « un projet de communauté open-source pour développer un standard de gestion des droits numériques libre de droits« . L’initiative se veut le meilleur compromis possible entre les intérêts du public et ceux des créateurs qui doivent être rémunérés et qui doivent pouvoir choisir les conditions dans lesquelles leurs œuvres peuvent être diffusées ou exploitées. L’Open Media Commons doit « protéger la propriété intellectuelle d’une façon qui respecte la vie privée des consommateurs, qui honore l’utilisation honnête des média, et qui encourage la participation et l’innovation » a expliqué Schwartz lors d’une conférence au rendez-vous de la Fondation pour le Progrès et la Liberté.

Du Creative Commons sous DRM ?

« Nous croyons fermement qu’une solution fédérée de DRM doit être construite par la communauté, pour la communauté. […] Et je presse ceux à travers l’industrie […] à s’impliquer dans le débat avant que les objectifs d’un petit nombre (comprendre Apple ou Microsoft, ndlr) mettent fin à la possibilité d’une croissance économique soutenue, sur le long terme, pour tout le monde.« , a déclaré le président de Sun. Schwartz considère que le projet de DRM de Sun doit servir à tous les internautes qui sont aussi des créateurs. Il doit pouvoir matérialiser les droits que souhaitent retenir les créateurs, comme ceux exprimés par exemple via des licences dites « libres » telles que celles proposées par Creative Commons.

Pour y parvenir, Sun a mis à disposition de l’Open Media Commons trois axes de son projet DReaM, sous licence libre CDDL :

  • DRM Opera : une architecture DRM interopérable, indépendante du matériel ou du système. La principale innovation de DRM Opera tient dans les autorisations, qui ne seraient plus délivrées à un appareil spécifique, mais à un utilisateur.
  • Java Stream Assembly : Une plateforme de diffusion par streaming basée sur l’API JSR-158.
  • Serveur de Streaming Sun : Un serveur de streaming basé sur des standards ouverts tels que le RTP (Real Time Transport Protocol), optimisé pour le MPEG-4 et le QuickTime

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En soi, le DRM, s’il est pris dans son sens premier d’outil de « gestion des droits numériques », n’est pas condamnable. Mais sa concrétisation, qui a résultée par une restriction indue de l’utilisation et par une absence presque totale d’interopérabilité, a totalement sali ces trois lettres brandies par l’industrie culturelle. Parvenir à changer la réputation du DRM serait un exploit, même pour Sun…

(Merci à Melix pour l’information)


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