Sony ne veut pas signer avec Apple pour que son catalogue apparaisse sur la plateforme iTunes au Japon ? Tant pis, des artistes japonais ont décidé de livrer bataille contre leur maison de disques pour figurer sur la plateforme américaine. Voilà qui pourrait marquer le début d’une rupture entre les artistes et leurs maisons de disques ; les premiers prenant conscience du rôle de moins en moins important des secondes…

Le Japon est la deuxième place de marché du disque dans le monde. Mais la péninsule a une particularité forte, le single. Les japonais à eux seuls ont en effet acheté 41% de tous les singles vendus dans le monde en 2004. Enorme, surtout lorsque l’on compare ce chiffre aux 10% d’albums. Ils écrasent ainsi les Etats-Unis, pourtant première place mondiale, qui ne représente que 3% du marché du deux pistes.

On comprend dès lors qu’iTunes, qui a bâti son activité sur la vente de titres à l’unité, soit un terrain particulièrement convoité par les artistes japonais. Ce d’autant plus qu’Apple a battu des records en terre nippone. Là où Sony peine à vendre 500.000 titres tous les mois sur sa plateforme, chez elle, au Japon, l’américain Apple est parvenu à distribuer 1.000.000 de titres en seulement quatre jours d’exploitation. Une performance pour une plateforme qui ne peut compter sur le catalogue de la première maison de disque du pays.

Cependant, la maison de disques risque bien de déclencher une mutinerie dans ses rangs. Motoharu Sano, un rocker japonais en contrat avec Sony, a décidé de passer outre les ordres de sa maison de disque. Certaines de ses chansons seront disponibles malgré tout sur iTunes. Amuse Inc., l’agent de nombreux artistes japonais, a également indiqué son intention de contourner s’il le fallait le contrat de Sony (qui possède normalement les droits sur les enregistrements des chansons). « Nous voulons faire ce que souhaitent les utilisateurs« , a indiqué son porte-parole, alors que Amuse, très lié à Sony, s’était tout d’abord prononcé contre toute signature avec la firme de Cupertino.

Jusqu’à présent, les artistes avaient besoin des maisons de disques non seulement pour enregistrer leurs titres, mais aussi pour les diffuser auprès du public. Avec Internet, l’accès au public est tellement simple et décentralisé que cette deuxième fonction des producteurs devient de plus en plus contestée.

Ce qui se passe entre Sony et ses artistes japonais pourrait être précurseur d’un mouvement général de désengagement dans les prochaines années…


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