Tandis que le compteur de la RIAA vient de passer à 9.476 procédures, son équivalent britannique enregistre 23 premiers accords « à l’amiable » dans une série de 26 plaintes déposées en octobre 2004.

Payez, ou payez plus cher encore. C’est le deal offert par l’industrie du disque aux internautes britanniques, poursuivis par la BPI (British Phonographic Institute). Ils sont ainsi dix-sept hommes et six femmes à avoir préféré signer un chèque pour mettre fin à la procédure plutôt que de payer de lourdes sommes en frais judiciaires.

Montant moyen du chèque : 2.000 ⣠(environ 2.900 €)

Deux chèques ont dépassé les 4.000 â£, et aucun tribunal de Sa Majesté n’a donc eu l’occasion de juger illégal le téléchargement et l’upload de fichiers MP3 sur les réseaux P2P.

La BPI souhaite déposer 31 plaintes supplémentaires et ratisser large au niveau des réseaux visés : KaZaA, eDonkey, Grokster, Soulseek, DirectConnect, Limewire (Gnutella), Bearshare (Gnutella) et iMesh.

« Certains des propriétaires de compte (de connexion à internet) étaient des parents mais, au vu des fichiers (musicaux) distribués, il est fort probable qu’ils aient été jugés à la place de leurs enfants« , souligne le BPI dans un communiqué. Rassurons-nous, c’était uniquement par soucis d’éviter aux enfants la douloureuse épreuve d’un procès… « La plupart des parents ne souhaiteraient pas voir leurs enfants dans cette position« , assure la BPI, qui oublie de préciser s’ils en avaient vraiment le choix.

On se satisfera au moins qu’en France, notre système judiciaire reste suffisamment accessible pour éviter que ne se systématise le chantage auquel les P2Pistes anglosaxons sont soumis, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni…

Mais il faut surtout rappeler à quel point ces procédures sont totalement inutiles. Aux USA, où le nombre de plaintes est de loin le plus élevé, et où elles sont le plus médiatisées sous l’action des RIAA et MPAA, le nombre de P2Pistes ne recule pas et même, ne cesse de continuer à croître. En février 2004, Big Champagne recensait plus de 4 millions d’internautes américains connectés au même moment sur les réseaux P2P. Le mois dernier, ils étaient plus de 6 millions. Soit une augmentation de 50% du nombre de P2Pistes au pays où ils sont le plus poursuivis, l’année où les procédures ont été les plus nombreuses.

Et pourtant malgré ces chiffres accablants, l’industrie continue de choisir au hasard une poignée d’internautes qui seront victimes de leur incompréhension.


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