La France va déployer des brouilleurs de drones pendant l’Euro 2016, et des dispositifs censés permettre leur prise de contrôle. Les organisateurs reconnaissent toutefois que le système ne sera « pas infaillible ».

On se souvient de l’image, lorsqu’un drone est venu sur la pelouse d’un Serbie-Albanie bouillonnant, déposer un drapeau de la discorde. Il y eut aussi, plus récemment, le cas de cet homme qui avait fait se crasher un drone dans un stade de l’US Open de tennis.

Pour les organisateurs de l’Euro 2016, les drones sont devenus un véritables sujet de préoccupation. Pas uniquement pour des questions de sécurité, avec le risque qu’une bombe ou une arme bactériologique soit transportée par un drone, mais aussi pour questions sportives. En 2014, l’Équipe de France avait été espionnée par un drone lors de la Coupe du Monde au Brésil, alors qu’elle avait interdit l’entraînement à la presse, pour préserver le secret de sa composition et de ses combinaisons tactiques.

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Cette année, l’UEFA a donc décidé de déployer une armada contre les drones. L’organisateur de l’Euro 2016 va déployer « des moyens anti-drones assez novateurs qui permettent de brouiller les drones et d’en prendre le contrôle », explique au Figaro Ziad Khoury, le directeur de la sûreté et de la sécurité d’Euro 2016 SAS, dont la carrière de haut-fonctionnaire est déjà bien remplie. « Ce n’est pas forcément infaillible, mais c’est une dissuasion qui existe, qui n’existait pas lors des précédents événements sportifs », admet-il.

Les systèmes de détection seront mis en place « dans la plupart des stades et pour la plupart des matchs », et des zones d’interdiction de survol aérien seront définies autour des camps d’entraînement de chaque équipe de la compétition.

Une technologie anti-drones française ?

Selon Le Figaro, l’État n’a pas communiqué sur les moyens techniques employés, mais il pourrait s’agir du système Boréades développé par le groupe CS (Communication et Systèmes). Ce dernier avait gagné l’an dernier un appel à projets « Protection des zones sensibles vis-à-vis des drones aériens », lancé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) à l’initiative du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN).

« Le système de détection du projet Boréades est basé sur des caméras thermiques panoramiques capables d’identifier la signature thermique d’un drone de 30cm d’envergure jusqu’à 6 km de distance. Une grappe ou cluster de cameras UHD sera aussi mis à contribution pour la caractérisation des formes et des trajectoires spécifiques des drones », rapporte le site spécialisé Dronepress. « Le projet Boréades vise également  à la neutralisation en vol des machines. Avec notamment un brouillage des communications entre le drone et sa base, la perturbation des signaux GPS nécessaires au positionnement, ou encore le piratage des systèmes de sécurité embarqués. Un RTH (return to Home) déclenché à l’insu du pilote permettrait ainsi de le localiser. Et de l’attraper ».

L’annonce de l’utilisation de systèmes anti-drones pour l’Euro 2016 intervient alors que le Sénat vient tout juste d’adopter en première lecture une proposition de loi de réglementation des drones, qui prévoit un enregistrement obligatoire, un bridage des performances et une signalisation du propriétaire par transpondeurs.

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