[Info Numerama] Après avoir annoncé bannir les images produites par intelligence artificielle, Le Livre de Poche va mettre en vente une nouvelle édition du recueil La Fabrique des lendemains, dont la précédente édition comportait une couverture faite via Midjourney.

La politique « pro-artistes humains » du Livre de Poche est mise en pratique. Début 2023, un recueil majeur de la littérature de science-fiction sortait en poche : La Fabrique des lendemains, de Rich Larson. Un ouvrage qui questionne notamment notre rapport aux machines, mais alors accompagné d’une couverture paradoxalement produite par une intelligence artificielle génératrice d’images (Midjourney).

Contacté par Numerama, Le Livre de Poche nous avait alors expliqué qu’il s’agissait là d’une erreur dans le processus de conception : « Si cela me paraît évident maintenant qu’elle a été générée par une IA, sur le moment [mi-2022] on ne l’imaginait même pas », nous confiait Bénédicte Marchand, directrice artistique de la maison d’édition. Elle nous annonçait le bannissement des images générées par IA pour les couvertures du Livre de Poche : « On n’a pas envie de travailler avec ce type d’iconographies. » Avec un engagement : changer cette couverture aux prochaines réimpressions.

Quelques mois plus tard, nous pouvons confirmer que la promesse est tenue.

Une nouvelle couverture pour le livre La Fabrique des lendemains

Ce jeudi 1er juin, Bénédicte Marchand a indiqué auprès de Numerama que le changement de couverture été dorénavant acté. La maison d’édition a fait appel à un illustrateur français, Alexandre Buisson (alias Droled Art), pour la nouvelle impression du recueil.

Voici la couverture qui nous a été transmise :

Nouvelle couverture de La Fabrique des lendemains (Rich Larson). // Source : Droleb / Le Livre de Poche
Nouvelle couverture de La Fabrique des lendemains (Rich Larson). // Source : Droleb / Le Livre de Poche

Cette nouvelle couverture reprend le motif principal représenté (un « parent » robot et son petit, lié à l’une des nouvelles de Rich Larson), mais le coup de crayon est nettement plus maîtrisé et, l’illustration, plus lisible. Celle produite avec Midjourney avait les caractéristiques graphiques de ce générateur d’images aujourd’hui, à savoir que, sans retouche ultérieure, elle néglige les détails, très incertains et parfois sans logique ; là où les illustrations à main humaine peaufinent ces éléments par la maîtrise du geste et l’inspiration.

À gauche, la nouvelle couverture (Droleb), à droite, l'ancienne (Midjourney). // Source : Livre de Poche
À gauche, la nouvelle couverture (Droleb), à droite, l’ancienne (Midjourney). // Source : Livre de Poche

L’impression des ouvrages disposant de cette nouvelle illustration a d’ores et déjà été faite, nous précise Bénédicte Marchand. Cela signifie qu’ils seront bientôt dans le commerce. Il faut toutefois prendre en compte le temps de réassort : les précédentes éditions qui n’ont pas encore été vendues restent en stock chez les libraires (ce qui est parfaitement normal), ainsi les deux éditions cohabiteront quelque temps. Mais la dernière en date, avec l’œuvre de Droleb, prendra peu à peu le pas.

Quoi qu’il en soit, voilà un premier exemple où une maison d’édition fait le choix de remplacer une image produite avec une IA… par une illustration humaine. De quoi nourrir encore un peu plus un nouveau débat qui est philosophique en un sens, mais aussi très concret dans l’autre puisqu’il est question de nombreux métiers.

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