Les écoles élémentaires de Grande-Bretagne vont devenir des terrains d’éducation cyber-civique. Les jeunes enfants n’y apprendront pas les vertus du partage, de la politesse sur les forums ou de l’open-source, mais plutôt les risques et les dangers du piratage. Pour adoucir son message et le faire passer de façon grave mais amusante, la BSA a décidé de s’en remettre à une mascotte. Un furet qui rime bizarrement avec « endoctrinement ».

Il faut faire peur aux enfants et les rallier dans la lutte contre le piratage ! C’est sur cette discutable idée que le Business Software Alliance, une association qui regroupe de grands noms du logiciels comme Microsoft et Adobe, ont choisi ce furet comme la mascotte d’une grande campagne de terreur auprès des écoliers :

Ce sympathique compagnon poilu apprendra aux enfants britanniques qu’il n’est pas bien de télécharger et de partager gratuitement Photoshop, 3D Studio Max ou Microsoft Office XP. Bien sûr, la campagne n’hésitera pas à rappeler qu’un jeune qui veut jouer aux jeux-vidéo se doit de convaincre ses parents de signer un chèque de 50 euros pour le magasin du coin avant de lancer Kazaa.

Pour y parvenir, celui dont le nom reste encore inconnu (en fait les enfants devront voter, ça fait partie du « fun ») évoluera dans une bande dessinée fédératrice de quatre pages, délivrée avec le Weekly Reader, le « J’aime Lire » anglais.

Mais ça n’est pas tout !

Le môme britannique qui apprend additions, soustractions et règles de grammaire basiques sera inviter à signer de sa petite main fragile une charte intitulée « Code du champion de la cyber-éthique ». Tout un programme. Sept engagements, dont seul le dernier n’a rien à voir avec le piratage. Histoire de faire collaborer les parents, le dernier engagement demande en effet à l’enfant signataire de ne pas transmettre ses informations personnelles à des tiers. Ouf, pour un peu on n’aurait pu croire que ce code d’éthique cybernétique ne cherchait qu’à protéger les intérêts de la BSA.

Le bon petit écolier pourra même se faire offrir un certificat par lequel la BSA le déclarera « Champion de la cyber-éthique » ! De quoi rendre jaloux dans les cours de récré.

Et comme si ça ne suffisait pas, le site officiel de la campagne propose des jeux, gratuits ceux-là, mettant en scène le petit furet chasseur de pirates. Ne résistons pas à la tentation de reproduire ici les règles de l’un d’entre eux :

Empêche les pirates de geler la ville. Lance la balle contre les pirates et leurs logiciels piratés avant qu’ils ne touchent le sol. […] Fait attention à bien rattraper la licence pour protéger ta ville.

Toutefois comme le souligne le reporter de CNet David Becker, « le furet semble être un choix vraiment curieux pour être la mascotte d’une organisation dévouée au strict respect juridique, sachant que les mammifères de la famille des belettes sont hors-la-loi en Californie et dans plusieurs autres états« .

Les furets sont en effet reconnus par certains gouvernements comme étant des animaux nocifs, nuisibles à l’éco-système…

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