Commercialisé au tarif de 549 euros, le casque de réalité virtuelle HTC Vive Flow n’est pas comme les autres. Très léger (189 grammes), il a été conçu pour être transporté de partout, au même titre qu’un smartphone. Se pose alors une question : a-t-on envie de porter ce truc ?

Le Oculus Quest 2 pèse 503 grammes, mais est pourtant considéré comme « léger ». Autant vous dire que lorsque HTC nous a proposé de tester le Vive Flow, son casque de réalité virtuelle de seulement 189 grammes, nous avons été immédiatement intrigués. La promesse n’est naturellement pas la même entre les deux casques, mais le HTC Vive Flow s’approche peut-être plus des lunettes du futur que nous promettent tous les constructeurs. Nous étions donc curieux de voir de quoi le constructeur taïwanais était capable dès 2022. Gardons en tête, toutefois, que nous ne sommes qu’aux prémices de la miniaturisation de cette technologie.

Commercialisé au tarif de 549 euros, le HTC Vive Flow est un drôle d’appareil, pas conçu pour le jeu vidéo, pas autonome et pas entièrement immersif. Celui qui ne ressemble pas aux autres casques VR (en témoigne son look original, que certains qualifieront d’affreux, d’autres de futuristes) s’adresse à un marché nouveau, aussi bien constitué de curieux que de déjà convaincus par la réalité virtuelle. Voici notre avis après plusieurs semaines avec le Vive Flow sur notre bureau.

La légèreté au sacrifice du confort

Sans aucune surprise, passer d’un casque de 503 grammes à un autre de 189 grammes est plaisant. En main particulièrement, le Vive Flow impressionne par son ultraportabilité. On peut le tenir avec deux doigts, le mettre facilement dans un sac et l’installer sur sa tête très facilement. Malheureusement, c’est sur la tête que l’on découvre ses premiers défauts.

HTC Vive Flow face
Le HTC Vive Flow a des airs de très grosses lunettes de soleil, il a un effet miroir important. // Source : Numerama

Là où un Quest 2 est plutôt agréable à porter (surtout avec la sangle Elite, vendue 50 euros), le HTC Vive Flow ne l’est pas du tout. Sans la protection en mousse conçue pour améliorer l’immersion en VR, il fait mal aux oreilles et au nez. Vraiment. Avec la protection en mousse, qui est aimantée et que l’on est censé mettre seulement quand on souhaite une immersion VR totale, c’est un peu mieux, mais le casque reste un peu trop libre puisqu’il n’est pas accroché au crâne. Du coup, à chaque mouvement brusque, les écrans devant les yeux bougent. On a donc la nausée un peu trop facilement.

Les lentilles du Vive Flow peuvent être réglées pour chaque œil. On peut aussi retirer sa visière en mousse si on ne souhaite pas être plongé dans la VR. // Source : Numerama
Les lentilles du Vive Flow peuvent être réglées pour chaque œil. On peut aussi retirer sa visière en mousse si on ne souhaite pas être plongé dans la VR. // Source : Numerama

Pour réaliser le casque VR le plus léger du marché, HTC a dû réaliser de nombreux sacrifices. Son casque Vive Flow a beau ressembler à de vraies lunettes, il n’est pas très facile à mettre sur la tête. C’est assez dommage, puisque l’angle de vision à l’intérieur est loin d’être mauvais. Il aurait peut-être fallu une meilleure attache autour des oreilles ? Et de la mousse dans tous les cas au niveau du nez ?

Tant qu’on y est, notons que nous n’avons pas été complètement convaincus par les réglages de la vue. Des molettes permettent de l’adapter à chaque œil, mais malgré notre bonne vision, nous n’avons jamais réussi à voir parfaitement net avec le HTC Vive Flow. Il s’agit sans doute d’une question de proximité avec les yeux, mais ça reste problématique pour un gadget que l’on est censé porter longtemps. En l’état, on a juste envie de ne pas trop le garder longtemps.

La dépendance au smartphone, bonne et mauvaise idée

Pour atteindre les 189 grammes, HTC a réalisé deux autres sacrifices :

  • Le casque n’a pas de batterie intégrée (enfin une toute petite, anti-coupure de courant), ce qui vous oblige à le relier à une prise, à une batterie externe ou à votre smartphone en USB-C pour le faire fonctionner. Tous les smartphones ne l’alimentent pas avec assez de puissance, la batterie externe est donc la meilleure option.
  • Il n’y a pas de manettes fournies avec le smartphone, ni suivi des mains. C’est une application à installer sur son smartphone Android (pas d’iPhone) qui permet d’interagir avec l’interface HTC dans la réalité virtuelle. On pointe alors le smartphone comme s’il s’agissait d’une manette.
Le HTC Vive Flow se pilote au smartphone, avec un câble. // Source : Numerama
Le HTC Vive Flow se pilote au smartphone, avec un câble. // Source : Numerama

Est-ce contraignant au quotidien ? Oui et non.

  • Oui, parce que cela oblige à laisser un câble pendre lorsque l’on utilise le Vive Flow, ce qui n’est pas hyper en phase avec la promesse d’ultraportabilité.
  • Non parce que, finalement, on a toujours son smartphone sur soi.

Si pointer son appareil Android n’offre pas le même niveau de précision qu’une manette conçue pour (pas de gâchette ou de possibilité d’attraper des objets virtuels par exemple), c’est largement assez pour se balader d’une application à une autre. Dommage que la réinitialisation de la vue soit parfois buggée, ce qui peut forcer à faire redémarrer le casque pour que l’étalonnage de la position du smartphone fonctionne correctement. On apprécie aussi la possibilité de faire apparaître l’écran de son smartphone dans le casque et de le piloter dans la réalité virtuelle, pour ne pas être déconnecté du monde de la réalité virtuelle.

C’est malin, d’autant plus que ça permet à HTC d’amener des applications indisponibles en VR, comme Netflix, Prime Video, Disney+, myCANAL ou des jeux, dans son casque.

Le cinéma portable, la vraie force du HTC Vive Flow

Parce que oui, le HTC Vive Flow est un incroyable appareil de visionnage. Non pas grâce aux applications disponibles sur son magasin Vive Port, mais grâce à la réplication de l’écran de son smartphone Android. Toutes les applis que l’on ne trouve nulle part en VR (chez Facebook non plus) peuvent apparaître ici, avec des fonctions exclusives comme le téléchargement local. HTC a clairement pensé son casque pour que vous l’utilisiez en déplacement, dans le train ou en voiture (sur le siège passager !!!!! attention à vous.), afin de regarder un film sans être gêné par la lumière à travers les fenêtres.

Une fonction cool, qui pourrait être tout de même un peu plus agréable si le casque tenait mieux en tête et que ses écrans étaient de technologie OLED et non pas LCD (les fonds noirs sont très bleus actuellement). Quoi qu’il en soit, c’est une vraie bonne idée. Une sorte de cinéma VR pour smartphone.

Voilà, en quelque sorte, à quoi ressemble le mode miroir du HTC Vive Flow. On aurait bien pris une capture d'écran, mais HTC les bloque dans ce mode… // Source : HTC
Voilà, en quelque sorte, à quoi ressemble le mode miroir du HTC Vive Flow. On aurait bien pris une capture d’écran, mais HTC les bloque dans ce mode… // Source : HTC

Seul défaut, la qualité des haut-parleurs dans les branches est très médiocre. Mieux vaut brancher des écouteurs à son smartphone, puisque le casque n’a pas de prise jack. Il n’est aussi pas facile à mettre en veille, ce qui le fait chauffer inutilement sur un bureau.

Pas de réalité mixte et c’est dommage

Enfin, nous voulions aborder une (autre) de nos déceptions avec le HTC Vive Flow : il n’existe pas de mode de réalité mixte aujourd’hui. Contrairement à certains de ses rivaux comme celui de Lynx, le Vive Flow vous plonge dans une réalité complètement virtuelle, avec de fausses images en face de vos yeux. Au vu de son caractère ultraportable, on regrette de ne pas voir une réplique de la réalité grâce à ses caméras, ce qui aurait permis de la garder sur les yeux en se baladant dans la maison. En enlevant la mousse, on a d’ailleurs accès à un petit bout de la réalité, mais il est trop petit pour que l’on puisse marcher avec sans heurter un mur.

On imagine que la seconde génération s’occupera de cet aspect. Aujourd’hui, les nombreux ralentissements et bugs que nous avons rencontrés peuvent en attester, le HTC Vive Flow n’est pas assez puissant.

Le verdict

Bon, n’y allons pas par quatre chemins, le HTC Vive Flow n’est pas un bon produit. Ce n’est pas que le concept qui est raté, mais sa réalisation. Si l’on trouve l’idée d’avoir un casque VR ultra simple à transporter alléchante, force est de constater que le produit de HTC a beaucoup trop de défauts pour convenir à qui que ce soit aujourd’hui. Il est le premier de son genre, précède sans doute des appareils qui feront beaucoup mieux mais, à l’heure actuelle, n’est qu’un jouet pour les fans de réalité virtuelle. À 550 euros, mieux vaut clairement investir dans un Meta Quest 2 et dans la sangle Elite. Là, vous aurez vraiment des expériences intéressantes à découvrir.

Y a-t-il tout de même des choses à sauver avec ce produit ? Oui, deux. L’idée d’en faire un compagnon VR pour smartphone est bonne, pourquoi un casque VR devrait être forcément un ordinateur à lui tout seul ? Ensuite, la possibilité de voir (un peu) le monde réel sur les côtés est plaisante. Avec de la réalité mixte, ça aurait été beaucoup plus convaincant. On a hâte de voir la Gen 2 !

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