Non, « gooner » n’est pas une expression américaine désuète, toute droit venue des années 80. C’est au contraire un mot de slang, l’argot anglophone des réseaux sociaux. Voici la vraie définition de « gooner ».
Que signifie « gooner » ?
Un « gooner », c’est une personne qui pratique le « gooning ». Ça ne vous aide pas beaucoup plus, effectivement. Le « gooning », c’est le fait de se masturber, souvent avec la pratique de l’« edging », qui consiste à arrêter la stimulation juste avant l’orgasme, pour le rendre plus « puissant ». Le tout jusqu’à entrer dans une forme de transe ou d’euphorie et, parfois, en se retenant d’avoir un orgasme.
C’est la description originelle d’un « gooner ». Sur les réseaux sociaux, l’expression a pris une tournure péjorative ; elle désigne aujourd’hui quelqu’un d’accro à la pornographie ou aux contenus sexualisés. La plupart du temps, on désigne des hommes avec cette expression, mais elle vaut aussi pour les femmes (qu’on peut appeler en français des « goonettes »).
D’où vient l’expression ?
L’origine du mot viendrait de l’adjectif anglais « goon », qui signifie « simplet » ou « benêt ». Un adjectif apparu au début du 20e siècle, qui serait lui-même tiré du terme « gony », « niais » en français, des années 1580. Le nom « goon » peut aussi désigner un voyou, « un homme de main généralement peu musclé et peu intelligent », peut-on lire sur le Wikitionary.
Les origines de « gooning » remontent quant à elles aux années 70 et 80 dans les communautés BDSM. L’expression désignait un état d’excitation intense et une forme de soumission. C’est là que la dimension sexuelle est arrivée, accompagnée d’une perte de contrôle.
Fait amusant, un « gooner », c’est aussi un surnom affectueux pour désigner les fans du club de football d’Arsenal. Un surnom qui vient simplement d’une déformation de leur nom officiel, « The Gunners », ou « Les Canonniers », Arsenal FC ayant été fondé par des ouvriers de la manufacture d’armes de Woolwich en 1886.
Comment « gooner » est-il utilisé sur les réseaux sociaux ?
L’expression « gooner » a aujourd’hui été détournée, de manière humoristique, ironique ou critique. C’est devenu un meme pour moquer la dépendance à la pornographie ou aux contenus sexualisés. On qualifie alors de « gooner » tout internaute qui a un comportement d’addiction ou d’abrutissement vis-à-vis de la sexualité en ligne.
« Gooner » a même pris une dimension qui va au-delà de la sexualité : on qualifie de « gooner » quelqu’un d’accro aux réseaux sociaux, aux séries sur les plateformes de streaming, aux vidéos sur YouTube. En bref, quelqu’un qui passe son temps « devant des écrans » et qui ne fait quasiment que ça de sa vie.
Voici quelques exemples de l’utilisation de « gooner » sur les réseaux sociaux :
- « En fait des skins de meufs ça fait de nous des gooners ? » ;
- « Bande de gooners sortez toucher de l’herbe » ;
- « T’as pas d’amis et ton passe-temps favori c’est gooner » ;
- « J’ai oublié que c’était un pays de gooners » ;
- « Ça sent déjà la masterclass c’est ce que j’aurais dit si j’étais un gooner ».
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