Votre estimation de votre contribution annuelle aux activités spatiales de l’Europe est sans doute fausse. Et c’est pareil pour la majorité des Européens.

Les activités spatiales européennes coûtent-elles cher au contribuable ? Non, loin de là. C’est même tout l’inverse : le porte-monnaie par habitant n’est sollicité en fait qu’à hauteur de quelques euros pour constituer le budget annuel de l’Agence spatiale européenne (ESA). Il existe cependant un profond décalage entre cette dépense et la perception qu’en  la population.

Perception vs. réalité

C’est ce qui ressort d’une enquête conduite par Harris Interactive pour le compte de l’ESA, en décembre 2018. Elle a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 sondés âgés d’au moins dix-huit ans et provenant des cinq pays les plus peuplés des pays membres de l’ESA : l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.

L’écart est spectaculaire : en moyenne, les sondés pensent qu’ils consacrent chaque année 245 euros à l’Agence spatiale européenne. Dans les faits, c’est 24,5 fois moins ! Le coût annuel des activités de l’ESA ne sollicite en moyenne chaque contribuable qu’à hauteur de 10 euros par an. C’est moins qu’un ticket de cinéma à Paris et c’est à peu près la dépense mensuelle qu’il faut prévoir pour un service de SVOD.

ESA budget

Une perception très différente de la réalité.

Source : ESA

Évidemment, c’est une moyenne : les perceptions sont différentes d’un pays à l’autre. C’est en France que l’on est « le plus près » de la réalité, avec une estimation à 205 euros. De plus, il faut faire remarquer que les États membres de l’ESA ne contribuent pas au budget de la même manière. La nation qui contribue le plus au budget est la France, pour des raisons historiquement liées à sa volonté d’autonomie stratégique.

Mais même en se focalisant exclusivement sur la contribution française, celle-ci n’est pas un crève-cœur pour le budget annuel d’un individu : pour 2019, Paris mobilisera presque 1,2 milliard d’euros. Si l’on répartit cet effort sur l’ensemble de la population, que l’on arrondit à 67 millions d’individus, la part individuelle s’élève à presque 18 euros par an.

Les activités de l’ESA jugées « importantes »

Malgré une perception des choses complètement fausse, il est à noter que l’extrême majorité des sondés considère que les activités spatiales européennes sont importantes (donc que l’ESA l’est, in fine) : 49 % jugent ces missions « très importantes » et 42 % les disent « assez importantes ». En tout, c’est donc plus de 9 sondés sur 10 qui considèrent que l’espace est important.

Le reste se partage entre celles et ceux les trouvant « sans grande importance » (6 %) ou « pas importantes du tout » (3 %).

Il convient toutefois de noter qu’il ne s’agit pas d’une photographie complète de l’opinion européenne sur l’ESA et les activités spatiales, dans la mesure où l’échantillon des sondés ne provient que d’un tout petit groupe de pays. Ces perceptions sont-elles les mêmes dans les autres pays membres de l’ESA situés plus à l’Est de la carte ? Trouvent-ils aussi que ces missions sont importantes ?

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.