Dans le cadre d'une motion juridiquement non contraignante en cours d'élaboration, le Parlement européen devrait être amené à se prononcer sur les activités de Google. Ce texte, s'il est adopté, enverrait un signal appelant à la séparation de Google en deux entités distinctes, avec la recherche d'un côté et tout le reste de l'autre.

Google est-il devenu trop gros ? C'est à ce type de question que le Parlement européen devrait être amené à discuter la semaine prochaine, dans le cadre d'un vote qui pourrait déboucher sur une motion appelant à séparer les activités du groupe américain, avec d'un côté une entreprise qui ne s'occuperait que de la recherche et de l'autre une société dédiée aux services commerciaux.

Consulté par le Financial Times et Reuters, le projet de motion ne cite pas spécifiquement Google ni aucun autre moteur de recherche. Cela étant, il est clair que c'est la firme fondée par Larry Page et Sergueï Brin qui est dans le collimateur, car celle-ci gère plus de 90 % des requêtes dans les principaux pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni).

La motion du Parlement européen, si elle est votée, ne sera pas juridiquement contraignante. Elle devrait toutefois avoir une forte portée symbolique, en exprimant la position des parlementaires représentant les citoyens du Vieux Continent. Elle pourrait aussi inciter la Commission européenne à presser les choses et pousser Google à lâcher du lest dans le cadre des négociations avec Bruxelles.

Dès 2010, Numerama avait plaidé pour un démantèlement de Google, en obligeant ce dernier à séparer le moteur de recherche généraliste de ses autres activités sectorielles. En effet, des suspicions existent sur le référencement des services proposés par Google, qui seraient avantagés dans son moteur de recherche au détriment des solutions concurrentes.

Cette position n'est pas isolée. En France, le président de la SCNF a suggéré dans un rapport de scinder Google en différentes divisions. Au niveau parlementaire, le sujet a aussi été abordé dans le cadre d'une question écrite posée à  Fleur Pellerin, alors ministre déléguée à l'économie numérique, qui avait reconnu avoir des "interrogations en termes concurrentiels".

À l'étranger, le rapport d'un parlementaire britannique de 2013 sur l'économie créative a souligné que Google est devenu "trop gros, trop puissant et trop influent". Trois ans plus tôt, la ministère de la justice allemande, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, manifestait aussi ses craintes devant l'importance prise par l'entreprise américaine.

Plus récemment, c'est l'Allemagne qui a fait preuve de plus d'allant sur ce sujet. En l'espace de quelques mois, le ministre de la justice allemand Heiko Maas a non seulement  souhaité que les autorités de son pays puissent vérifier l'algorithme de classement utilisé par Google pour hiérarchiser l'information disponible sur le web, mais il a aussi évoqué le démantèlement de Google.

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