Le CERN prend encore plus ses distances avec la Russie. Selon les informations de Nature, publiées le 18 septembre 2024 et relayées par ArsTechnica le lendemain, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire s’apprête à expulser de nombreux scientifiques russes de son laboratoire.
Ce sont des centaines de scientifiques, affiliés à des institutions russes, qui sont concernés, selon Nature. Ils ne pourront plus travailler avec le CERN à compter du 30 novembre 2024, « à moins qu’ils ne s’installent dans des établissements situés en dehors du pays ».
En juin 2022, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Conseil du CERN avait fait part de son intention de ne pas renouveler ses accords de coopération avec la Fédération de Russie et la République du Bélarus. Cette décision avait été confirmée en décembre 2023.
« La coopération prendra fin le 27 juin 2024 pour la République du Bélarus et le 30 novembre 2024 pour la Fédération de Russie. Toutes les relations entre le CERN et les instituts russes et bélarussiens cesseront à compter de ces dates », indiquait alors le CERN dans un communiqué. Concrètement, à partir du 1er décembre, les scientifiques affiliés à la Russie ne pourront plus entrer sur le site du CERN.
Le CERN ne coupe pas complètement les ponts avec les scientifiques russes
Néanmoins, le CERN ne coupera pas complètement les ponts avec tous les chercheurs russes. Seuls les scientifiques affiliés à des institutions russes sont vraisemblablement concernés, ce qui sous-entend que d’autres chercheurs de nationalité russe pourront continuer à travailler au CERN.
La situation est source de tensions dans la communauté des scientifiques, relève Nature. Certains chercheurs estiment que l’expulsion des scientifiques russes portera préjudice aux travaux de l’organisation, quand d’autres considèrent que le CERN n’est pas allé assez loin dans sa rupture avec Russie.
Le CERN prévoit par ailleurs de continuer à travailler avec des chercheurs russes dans le cadre de l’accord avec le Joint Institute for Nuclear Research (JINR), un centre de recherche situé à Doubna (à environ 120 km de Moscou). L’accord liant le CERN au JINR est distinct de la coopération avec la Russie. Des chercheurs ont alors manifesté leur incompréhension de voir le CERN continuer à travailler avec ce centre russe, qui entretient des liens avec l’armée du pays.
Le projet de soleil artificiel ITER sera-t-il impacté ?
Qu’en est-il pour ITER, le réacteur à fusion nucléaire en cours en de construction en France ? La Russie est maintenue parmi les membres de ce projet de soleil artificiel, précise Nature, car « la structure de l’organisation rend impossible l’expulsion de ce pays ».
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