Le programme spatial chinois est à l’aube d’une réussite historique. Après un alunissage sur la face cachée de la Lune avec la mission Chang’e 6, un exploit déjà réalisé avec Chang’e 4, le pays s’apprête à procéder à un retour d’échantillons de ce côté de la Lune. Ce sera alors inédit.

C’est une nouvelle démonstration du dynamisme de la Chine dans l’espace. Début juin, l’administration spatiale nationale chinoise (CNSA) a annoncé le succès de l’alunissage de la mission Chang’e 6 sur la face cachée de la Lune. À cela s’est ajouté un autre exploit, qui vient d’être revendiqué par l’Empire du Milieu : celui de la collecte d’échantillons.

Les médias d’État chinois ont fait diffuser des séquences partagées par la CNSA montrant le prélèvement du régolithe par l’atterrisseur. Le régolithe désigne la couche de poussière et de débris de roches recouvrant la surface lunaire. Les échantillons ont ensuite été transférés dans un module de remontée, à destination de la sonde restée en orbite.

La face cachée de la Lune vue par la mission Apollo 16. // Source : Flickr/CC/Apollo 16 Crew, NASA (photo recadrée)
La face cachée de la Lune vue par la mission Apollo 16. // Source : Flickr/CC/Apollo 16 Crew, NASA (photo recadrée)

L’objectif de Chang’e 6 est de parvenir à ramener sur Terre ces fragments de la face cachée de la Lune — ce qui n’a jamais été accompli jusqu’à présent. Précédemment, la CNSA avait déjà franchi quelques jalons. Chang’e 4, en 2019, avait réussi un alunissage sur la face cachée. Chang’e 5, en 2020, a permis de faire un retour d’échantillons depuis la face visible.

D’une certaine façon, Chang’e 6 est la synthèse de ces deux missions. Il y en a également eu trois autres, en 2007, 2010 et 2013. Pour les deux premières, il s’agissait de déployer des orbiteurs. La troisième regroupait un atterrisseur et un astromobile. Il y en avait également un avec la mission Chang’e 4, qui a aussi été historique.

Comme les Américains en leur temps, la Chine s’est permise de déployer un drapeau chinois en haut d’un mât pour célébrer sa performance. La mission doit durer quelques semaines. Pour que le succès soit total, il restera à amasser assez d’échantillons — aux alentours de 2 kg — et de parvenir à acheminer le tout sur Terre.

La France est dans le coup

La mission est assez suivie en France, en témoignent le message laissé sur X par l’astronaute Thomas Pesquet, le commentaire du Centre national d’études spatiales (Cnes) et la publication de la Cité de l’espace. Ce n’est pas tout à fait une surprise : Chang’e 6 embarque DORN, un instrument français fabriqué par l’IRAP.

L’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie va profiter de DORN (acronyme de Detection of Outgassing Radon) pour « mesurer pour la première fois à la surface de la Lune la quantité de radon qui s’échappe du sol lunaire et de mieux comprendre ce qui gouverne la concentration de ce gaz noble à la surface de la Lune. »

Cnes Irap Dorn
Le profil de Dorn, le volet français de la mission Chang’e 6. // Source : Cnes
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