C’est un projet très encourageant, qui pourrait bien représenter une véritable bouffée d’oxygène pour les personnes souffrant d’un très grave handicap. En effet, des chercheurs britanniques de l’université Imperial College London ont mis au point un dispositif qui pourrait permettre à un tétraplégique de peindre lui-même une toile. Comment ? En se basant sur ses mouvements oculaires pour diriger le pinceau.
Dans la démonstration réalisée par les universitaires devant la caméra de Reuters, une scientifique montre qu’elle ne se sert que de ses yeux pour diriger le bras robotique qui tient le pinceau. Les mains prises par un croissant et une tasse de café, elle doit alors déplacer sa vue à l’endroit souhaité et cligner des yeux au bon moment pour que la suite de la peinture soit exécutée par le robot.
Ne nous le cachons pas, l’œuvre elle-même — qui ressemble aux dessins recouvrant les murs des classes en primaire — a peu de chance de s’arracher à prix d’or chez Sotheby’s. Et le système élaboré par les scientifiques de l’Imperial College London est encore trop grossier pour qu’il puisse servir à quoi que ce soit (on n’ose imaginer ce que donnerait la prochaine restauration du plafond de la chapelle Sixtine avec ce système !).
Mais l’enjeu n’est pas là. Pour l’équipe dirigée par le docteur Aldo Faisal, il s’agit surtout de travailler sur des solutions très simples d’utilisation et non-invasives pour venir en aide aux personnes privées de l’usage des membres supérieurs. À terme, ce type de technologie peut leur faire gagner en autonomie et leur permettre par la même occasion d’oublier un tant soit peu leur condition.
Car en effet, le champ d’application de l’oculométrie — qui est déjà très utilisée dans le domaine de la science — ne se limite pas à la peinture. Et si le système conçu par les chercheurs de l’Imperial College London manipulent un pinceau, pourquoi ne pourrait-il pas non plus être capable, avec les bons algorithmes et les instructions adéquates, d’attraper un verre d’eau rien qu’en le regardant d’une certaine façon ?
« Nous suivons une approche non invasive où vous n’avez pas besoin de mettre de la technologie à l’intérieur de votre tête », explique Aldo Faisal, qui compare ce projet à une simple paire de lunettes, qui peut se porter et se retirer très facilement. « Voilà le type de technologie que nous voulons offrir aux gens ».
Une approche qui se veut non invasive.
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