Dans un monde idéal, on serait encore en train de s’évader dans les rues malfamées que réunit Cyberpunk 2077, immense projet porté par CD Projekt Red au lancement plus compliqué que prévu. Aujourd’hui, le RPG du studio polonais, que beaucoup ont fantasmé, n’a plus rien de cet échappatoire pensé pour occuper des heures durant. Et les plus déçus devaient bien lui trouver un remplaçant. On l’a certainement trouvé avec The Ascent, disponible à partir du 29 juillet sur PC et Xbox (bonne nouvelle : il est offert sur le Xbox Game Pass).
En termes d’échelle, The Ascent n’a strictement rien à voir avec Cyberpunk 2077, immense océan de quêtes interconnectées. Moins ambitieux, The Ascent nous propose néanmoins une plongée dans un univers cyberpunk ultra crédible, avec une direction artistique splendide. En plus de cette plastique dernier cri, idéalement soulignée par la puissance de la Xbox Series X, le jeu propose un gameplay bien exécuté. Par conséquent, si vous êtes en manque de SF, The Ascent est le jeu qu’il vous faut.
Un univers cyberpunk prodigieux
Il paraît que la dernière console de Microsoft est la plus puissante du marché. Sans doute a-t-elle trouvé dans The Ascent un allié de taille pour transformer cette promesse en réalité. Car le jeu développé par Neon Giant (un petit studio créé par des pointures du marché) est époustouflant, dès les premières minutes. Les développeurs y ont mis les moyens. The Ascent est l’un des plus beaux jeux disponibles sur Xbox Series X.
De menus soucis de finition
The Ascent a été développé par une petite équipe. Il a quelques petits problèmes techniques qu’on préfère lui pardonner, compte tenu des conditions de sa genèse. D’autant qu’ils ne sont pas très nombreux.
Tous ces petits détails affichés à l’écran, ainsi que l’incroyable travail sur la verticalité et la profondeur de champ, font honneur au genre Cyberpunk et participent à une impression de gigantisme propre aux villes du futur — où tout semble entassé et irrespirable. On a ce sentiment de voyager dans un enfer urbain, où la crasse des bas-fonds tranche avec les néons pimpants des buildings. Où les échoppes de bric-à-brac pullulent parmi les gangs qui cherchent à faire la loi. La réussite visuelle de The Ascent permet à la narration de s’exprimer en touchant directement les yeux. Il faut aussi souligner le réalisme des effets de lumière, pensés pour éclairer des décors ô combien sombres. L’avenir dépeint par The Ascent ne vous souhaite pas la bienvenue. La beauté de ses graphismes agit comme un véritable poison : enivrant, certes, mais terriblement mortel.
La beauté de ses graphismes agit comme un poison
Cette réussite esthétique, capable de raconter beaucoup de choses, pallie les faiblesses scénaristiques de The Ascent. Le récit, loin d’être original, s’articule autour de la chute soudaine d’une mégalopole qui contrôle tout. Naturellement, son effondrement va avoir des répercussions sur tout le reste et ce sera à la joueuse et au joueur d’achever une série de missions — en solo ou en coopération — jusqu’à démêler le vrai du faux. On aurait aimé que l’héroïne ou le héros soit un peu plus impliqué dans cette histoire et ne se contente pas de suivre des ordres, pendant la quinzaine d’heures que prend le jeu (vous pourrez reprendre les quêtes annexes ensuite).
De l’action frénétique et gore
En termes de gameplay, on pourrait aisément rapprocher The Ascent de Diablo, mais avec des combats à distance à la fois gores et frénétiques. À mesure que les balles — illimitées — terminent leur course dans le corps de nos ennemis, les membres et l’hémoglobine se répandent au sol, transformant un peu plus la cité en boucherie inhospitalière. Et comme le jeu nous offre une vue du dessus, on a une bonne visibilité sur le champ de bataille — et les atrocités qui y sévissent. À certains moments, c’est carrément une horde qui va s’abattre sur vous, obligeant à opter pour une approche un peu plus défensive — soit en reculant, soit en s’abritant derrière une couverture pour tirer sous protection.
Le titre mise davantage sur l’efficacité de son gameplay
Les options ne manquent pas dans The Ascent, dont les mécaniques classiques s’inspirent de deux genres bien distincts : le top-down shooter (jeu de tir avec une vue du dessus) et le RPG, forcément orienté action. La progression s’appuie sur une montée en niveaux avec points à répartir entre plusieurs compétences (esquive, santé, maîtrise des armes…). Étonnamment, The Ascent ne prend pas la forme d’une course folle au meilleur butin, quand bien même on pourra améliorer son arsenal ou encore s’équiper de diverses modifications technologiques. À défaut d’offrir une immense profondeur en matière de personnalisation, le titre mise davantage sur l’efficacité de son gameplay, d’une précision appréciable.
Exemple d’une idée terriblement efficace : il est possible de relever la visée, pour tirer un peu plus en hauteur. Cette opportunité permet d’assommer temporairement les ennemis voire d’ajouter un argument technique aux combats. On garde encore en mémoire cet affrontement avec une araignée qui prend un malin plaisir à pondre des œufs qu’il vaut mieux éviter de faire exploser. Ce face-à-face s’apparente d’ailleurs à un vrai premier pic de difficulté, The Ascent proposant des défis parfois très élevés.
On pourra d’ailleurs reprocher au jeu son équilibre parfois douteux : certains boss n’offrent pas une résistante marquante quand d’autres — notamment cette araignée — peuvent frustrer tant ils sont difficiles. À ce sujet, Neon Giant va sans doute être contraint de revoir l’ultime séquence, qui semble davantage pensée pour la coopération et impose un challenge auquel l’expérience ne prépare jamais vraiment. Ces écarts de difficulté constituent le seul vrai défaut de The Ascent. Il est irréprochable sur les autres critères.
Le verdict
The Ascent
Voir la ficheOn a aimé
- Une vitrine pour la Xbox Series X
- Un univers cyberpunk ahurissant
- Gameplay d'une efficacité redoutable
On a moins aimé
- Équilibre à revoir
- C'est un peu répétitif
- Intrigue en retrait
The Ascent a absolument tout pour plaire : des graphismes saisissants sur Xbox Series X (la console tient l’une de ses vitrines), un univers ultra travaillé, un gameplay d’une efficacité redoutable et quelques bonnes idées qui peuvent faire la différence (la visée haute notamment). Sans oublier la disponibilité via le Xbox Game Pass, qui lui garantit une visibilité méritée.
The Ascent s’affirme surtout comme un plongeon dans un enfer cyberpunk, sans vice caché qui viendrait entacher le voyage. C’est précisément ce que n’a pas su faire Cyberpunk 2077 quelques mois auparavant — certes avec des ambitions bien plus élevées.
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