Bethesda a commandé un portage de l’excellent Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch. Autre front, autre guerre.

Bethesda est gaga de la Nintendo Switch. On peut le comprendre : la console hybride se distingue des autres et cela lui permet de se vendre comme des petits pains. Pour l’éditeur américain, ce succès ouvre la voie à un public susceptible d’apprécier son catalogue davantage orienté vers une cible mature. Après tout, entre deux travaux de plomberie et autres sauvetages de princesse, il n’y a rien de mieux que d’occire quelques nazis — ce que propose justement le très osé Wolfenstein II: The New Colossus.

Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch

Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch

Des nazis sur Switch

Sorti le même jour que Super Mario Odyssey et Assassin’s Creed Origins sur PlayStation 4, Xbox One et PC, Wolfenstein II: The New Colossus a tapé dans l’oeil de celles et ceux qui aiment les expériences allant au bout de leur concept. En l’occurrence ici, se moquer gentiment d’un monde dystopique où les nazis auraient pris le contrôle après avoir gagné la guerre. Un postulat de départ qui autorise toutes les folies à MachineGames, studio qui ne s’en prive pas en empilant les massacres et les séquences potaches. Le tout avec une écriture maîtrisée et en faisant trop dans le bon sens du terme — un équilibre dur à trouver.

Après avoir porté DOOM (avec brio) et Skyrim (on en a marre de Skyrim) sur Switch, Bethesda décide donc de proposer Wolfenstein II: The New Colossus aux joueurs Nintendo. C’est Panic Button qui s’est chargé du développement et on imagine que les développeurs ont dû s’arracher les cheveux pour faire rentrer un FPS nerveux tournant à 60 fps dans une console aux ressources limitées. Soyons francs, les concessions sont nombreuses, à commencer par un framerate bridé à 30 fps. Une réduction par deux qui n’empêche même pas de constater quelques chutes çà et là.

Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch

Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch

L’art de la guerre

Dock versus portable

Dans le sillage d’autres productions Switch, Wolfenstein II: The New Colossus est plus à l’aise sur un téléviseur (flou moins présent), même si certains défauts ressortent plus facilement en grand. Comme sur DOOM, les phrases de texte peinent à être lisibles sur l’écran de la tablette.

Globalement, on peut se dire que Panic Button a fait ce qu’il a pu avec ce qu’il avait. Avec cette indulgence à l’esprit, on peut assurément louer la prouesse technique offerte par la déclinaison Switch de Wolfenstein II: The New Colossus. Après tout, le FPS se joue sans déplaisir. Mais on ne pourra pas fermer les yeux sur le flou qui envahit trop souvent l’écran, réduisant la visibilité quand l’action s’emballe et compliquant l’affaire quand il faut tirer sur des ennemis un peu trop éloignés (bonjour la bouillie au sens propre comme au figuré). Sans oublier les textures grossières, les éléments qui apparaissent d’un coup d’un seul, les ralentissements pendant les cinématiques et le rythme qui en prend pour son grade. Ceux qui ont déjà connu une autre version ne pourront que constater les dégâts — une chance qu’ils ne soient pas le public visé.

Malgré tous ces défauts visuels, Wolfenstein II: The New Colossus parvient à conserver une bonne partie de son essence et là est l’essentiel. Excellent ailleurs, le FPS de Bethesda devient simplement bon sur Switch et ce sera suffisant pour vivre l’aventure dans son intégralité (les très bons DLC ont disparu, en revanche). Les propriétaires de la console de Nintendo ont quand même droit à de menues exclusivités, dans le sillage de l’opportunité d’occire des nazis dans le métro, de la possibilité de viser en bougeant la console (on déconseille) et des vibrations HD (un plus pour l’immersion). Autrement, c’est la même chose. En moins beau.

Wolfenstein II: The New Colossus est disponible sur Amazon

Le verdict

Wolfenstein II: The New Colossus sur Switch
6/10

Wolfenstein II: The New Colossus

À la guerre comme à la guerre, Wolfenstein II: The New Colossus se pavane sur Switch avec un pistolet plutôt que le gros fusil auquel il nous a habitué sur les autres plateformes. Certes, on peut toujours tuer des méchants avec un flingue mais c'est quand même bien moins efficace. 

Trêve de plaisanteries, Panic Button a fait ce qu'il a pu pour rendre Wolfenstein II: The New Colossus le plus agréable et jouable possible. Globalement, l'essai est transformé. Il faudra juste fermer les yeux sur les griefs visuels et garder à l'esprit qu'une autre version offrira une expérience bien meilleure. Si vous avez le choix...

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