Après avoir conquis le MOBA avec League of Legends, s’être essayé au deck-building avec Legends of Runeterra, l’auto-battler avec Teamfight Tactics et au FPS avec Valorant, Riot Games s’attaque enfin à un nouveau genre : le jeu de combat, ou versus fighting comme on aime l’appeler outre-Atlantique.
Son nouveau projet, 2XKO, anciennement connu sous le nom de Project L, marque une nouvelle étape dans l’expansion de l’univers de Runeterra. Ici, la question est simple : un jeu de combat free-to-play peut-il réellement rivaliser avec les ténors d’un genre déjà bien encombré ?
Points forts
- Identité forte et cohérente
- Gameplay accessible mais profond
- C’est surement l’un des plus beaux jeux de baston du moment
Points faibles
- Roster encore limité
- Pack Arcane trop cher
- Quelques répliques répétitives dans le doublage français
Qu’est-ce que 2XKO et surtout pourquoi ce nom ?
Disponible depuis le 7 octobre 2025 en accès anticipé sur PC, ce titre free-to-play mise sur des duels explosifs en 2 contre 2. Six ans après son annonce initiale, 2XKO prend enfin vie.
Chaque joueur contrôle deux champions issus de l’univers de League of Legends, et peut alterner à tout moment entre son personnage principal et son partenaire (Assist) pour déclencher des combos parfaitement synchronisés.
Dès les premières minutes dans 2XKO, on sent la griffe Riot Games
Le jeu se distingue vraiment par sa dimension coopérative. On peut tout à fait jouer en solo en alternant entre ses deux personnages, mais le cœur du jeu (et là où se trouve tout le vrai fun) tient dans cette idée de combat à quatre mains, une approche qui le différencie clairement de ses concurrents.
Cette coopération fait de 2XKO un titre pensé autant pour les sessions entre amis que pour les amateurs de parties classées plus sérieuses. Et quoi qu’il arrive, la mauvaise foi ne sera jamais très loin. Car, après tout, quand la défaite arrive, c’est forcément à cause du combo un peu raté de son partenaire… évidemment.
Quant à son nom, 2XKO (prononcé « Two Ex Kay Oh ») fait référence à son principe de base : pour remporter un match, il faut mettre 2 fois K.O. ses adversaires. Un titre qui résume parfaitement l’idée du jeu : il ne fallait pas chercher plus loin.

Une prise en main limpide et un casting explosif
Dès les premières minutes dans 2XKO, on sent la griffe Riot Games dans la clarté de l’interface et la fluidité du menu principal. Divisé en sections bien distinctes, il propose d’un côté tout ce qui touche aux affrontements Versus local, En ligne, Classé et le mode Entraînement. De l’autre, un hub de progression qui regroupe les statistiques, les succès et la personnalisation des champions, en plus d’un onglet shop qui sert pour le modèle économique.
Le roster actuel compte 11 champions, tous doublés en français, un fait assez rare pour être souligné. L’idée est excellente et plutôt agréable sur le papier, même si certaines répliques peuvent finir par devenir un peu répétitives. Mais honnêtement, pour une fois qu’un jeu de combat propose un doublage complet (avec la possibilité de changer de langue en prime), on ne va pas bouder notre plaisir.

Ces personnages couvrent une large palette d’archétypes classiques du jeu de combat. On retrouve ainsi des rushdown agressifs comme Vi ou Yasuo, taillés pour mettre la pression et garder l’adversaire constamment sur la défensive ; des grapplers puissants tels qu’Illaoi ou Blitzcrank, capables de retourner une situation en une seule saisie bien placée ; ou encore des zoneurs comme Jinx et Teemo, qui excellent dans le contrôle de l’espace et la gestion de la distance. Ces archétypes bien connus du versus fighting se mélangent ici à l’identité très marquée de chaque champion, donnant naissance à des affrontements aussi lisibles que spectaculaires.
Mais au-delà des rôles classiques, chaque personnage conserve ce qui fait sa personnalité dans League of Legends. Yasuo garde son côté insaisissable et brille grâce à ses dashs aériens, Vi cogne comme un camion avec la même brutalité qu’on lui connaît, tandis que Jinx transforme chaque projectile en explosion colorée. Les animations sont pensées pour refléter leur tempérament et leur univers d’origine, tout en restant parfaitement adaptées à la nervosité du gameplay.
Il en résulte un casting à la fois familier et rafraîchissant, où chaque coup raconte un peu de l’histoire du champion qui le porte. Et c’est un tour de force plutôt bienvenu, car le jeu déborde de clins d’œil, aussi bien à l’univers de Runeterra qu’à celui du jeu de versus. Le trailer de Teemo, par exemple, rend hommage de façon malicieuse à l’iconique Evo Moment #37, le légendaire affrontement entre Justin Wong et Daigo.

Un fun instantané, mais une vraie courbe de maîtrise
Dans 2XKO, chaque personnage se joue de la même manière. Un bouton pour les attaques légère, moyenne et lourde, deux pour les spéciaux (S1 et S2), et un autre pour appeler l’assist. Simple sur le papier, mais le système cache une vraie profondeur. Le jeu propose d’ailleurs un mode entraînement très complet, idéal pour se familiariser avec toutes ses mécaniques et affiner son exécution.
En mettant d’énormes guillemets, on retiendra que 2XKO se rapproche davantage d’un Smash Bros. dans sa philosophie. Ici, pas de combinaisons d’inputs compliquées pour sortir un coup spécial, fini les hadokens ratés de ce pauvre Ryu qu’on ne lançait jamais au bon moment. Un bouton, une direction, et c’est tout. Le reste repose sur votre connaissance du personnage : ses distances, ses priorités, ses frames… bref, tout ce qui fait la finesse d’un bon jeu de versus… On peut sans hésiter le ranger dans la catégorie de ces jeux qu’on décrit souvent avec la fameuse expression : easy to play, hard to master. Et c’est une excellente nouvelle, car 2XKO a de quoi séduire tout le monde.
On est surtout impressionné par la passion qui transpire de chaque détail : on sent que le jeu a été pensé avec amour, par et pour les joueurs de versus fighting. Et pour cause : Tom Cannon, producteur exécutif de 2XKO, et son frère Tony ne sont autres que les fondateurs historiques de l’EVO, l’un des plus grands tournois mondiaux dédiés au jeu de combat.

Côté modèle économique, Riot fait du Riot (et ce n’est pas un mal)
Riot reste fidèle à sa philosophie : 2XKO est entièrement free-to-play, avec un système de microtransactions limité aux éléments cosmétiques. Les seuls contenus payants concernent donc les skins, les effets visuels et les passes saisonniers thématiques (sans aucun impact sur l’équilibrage ou la progression en jeu). Le studio promet d’ailleurs un système de monétisation « respectueux du temps et du portefeuille des joueurs », permettant de débloquer les nouveaux champions, soit via la monnaie interne, soit par un achat direct.

On a toutefois un peu tiqué en découvrant le pack Arcane à 99,99 €, qui réunit trois skins exclusifs et leurs variations de couleurs (non disponibles à l’unité), ainsi que l’accès à tous les champions actuels et d’autres à venir, et de la monnaie in-game. Un tarif qui peut sembler salé (surtout si, par exemple, vous ne jouez qu’Ekko et que les skins de Jinx ou Vi ne vous intéressent pas forcément).
Mais avec un peu de recul, la comparaison avec d’autres jeux du genre met les choses en perspective. Par exemple, un Street Fighter 6 à 40 € accompagné d’un pass de personnages avoisinant les 30€ pour un character pass classique ou 50 € pour un ultimate pass revient finalement à une dépense similaire. 2XKO se différencie en restant entièrement jouable sans rien débourser. Tout le contenu essentiel, comme les personnages, notamment, peut être débloqué en jeu. Seuls les éléments purement cosmétiques sont payants.
En définitive, c’est sans doute ce qui donne envie de croire en ce modèle : pour un free-to-play, la qualité de production force le respect, et on ne peut qu’espérer que le jeu trouve son équilibre économique pour durer dans le temps.

Le verdict
On a aimé
- Identité forte et cohérente
- Gameplay accessible mais profond
- C’est surement l’un des plus beaux jeux de baston du moment
On a moins aimé
- Roster encore limité
- Pack Arcane trop cher
- Quelques répliques répétitives dans le doublage français
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