Alors qu’elle se refuse naïvement à dresser un premier bilan de l’Hadopi, et qu’elle reste optimiste sur la Carte Musique Jeune dont elle reconnaît qu’elle n’a pas eu de succès auprès de 12-25 ans, l’Union des producteurs indépendants demande toujours davantage d’aides financières à l’Etat. Lequel s’y est en partie engagé.

Dans une interview à La Voix du Nord, le président d’Universal Music Pascal Nègre l’assurait encore ce mardi : « C’est la première année où les chiffres du marché de la musique se sont stabilisés. La loi Hadopi porte ses fruits« . Nous avions déjà expliqué que c’était faux, et visiblement les labels indépendants sont plus proches de notre ligne. « Pour la 8ème année consécutive, les revenus des producteurs de phonogrammes enregistrent une baisse significative (la tendance estimée étant de l’ordre de – 6/8%)« , écrit dans un communiqué l’Union des Producteurs Français Indépendants (UPFI).

Le syndicat des labels indépendants continue à soutenir la riposte graduée, dont elle a fait sa priorité, en se refusant pour le moment à tout bilan. « Il faudra attendre fin 2011 pour atteindre un premier régime de croisière. C’est pourquoi, aucun bilan d’étape ne pourra être établi avant cette échéance pour mesurer les premiers résultats de ce dispositif et son effet positif sur la consommation légale de musique« , estime l’UPFI.

Même chose pour la Carte Musique Jeune, qui ressemble à un fiasco. Si l’Union reconnaît qu’elle n’a « pas rencontré, à ce jour, de succès véritable auprès des 12-25 ans » (un euphémisme), elle se dit néanmoins « confiante dans la capacité de ce mécanisme incitatif à toucher sa cible sous réserve d’une amélioration notable du  » parcours client  » suivi d’une vaste campagne de communication« . C’est sûr qu’avec une grosse campagne de publicité, tout se vend, même le pire. Mais un bon produit se vend tout seul.

Au final, l’UPFI répète en boucle les mêmes demandes. Comme en juin, comme en septembre, les labels indépendants demandent encore et toujours plus de subventions publiques, financées par les taxes, et donc par le contribuable. Elle demande un « aménagement du crédit d’impôt » et une « mise en œuvre d’une taxe fiscale à la charge des opérateurs haut débit ». Mais l’UPFI se félicite aussi des engagements pris par le gouvernement dans le cadre de la mission Hoog, « d’œuvrer pour une baisse de la TVA, au niveau européen, d’aménager et de renforcer le crédit d’impôt à la production phonographique, de réabonder le fonds d’avances financières géré par l’IFCIC et d’étudier la faisabilité de ce qui pourrait être un Centre National de la Musique« . Lequel « aurait vocation à constituer à la fois le réceptacle de taxes fiscales en soutien du financement de la production musicale et un organe de régulation de notre secteur, à l’instar du CNC pour le cinéma« .

Taxer, toujours taxer, encore taxer. Mais ne jamais lâcher sur les libertés de copier refusées à ceux qui, in fine, payent les taxes.

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