Le studio montpelliérain Fireplace Games a choisi de rendre hommage aux films de cape et d’épée pour son premier projet baptisé En Garde!. Grâce à un gameplay grisant, le pari est globalement réussi.

En Garde! aurait certainement pu s’appeler « Zorro: The Game ». Qui d’autre que le célèbre cavalier qui surgit hors de la nuit pour incarner l’idée qu’on se fait des productions dites de cape et d’épée ? Les Français les plus chauvins diront peut-être les Trois Mousquetaires, qui sont d’ailleurs revenus sur le devant de la scène grâce à un long métrage centré sur D’Artagnan (on vous le conseille, en attendant celui sur Milady). Mais, pour son premier projet, baptisé En Garde!, le studio montpelliérain Fireplace Games a préféré miser sur son propre univers centré sur une héroïne.

En somme, les développeurs veulent faire honneur aux films et séries de cape et d’épée sans passer par une adaptation pure et dure. Une initiative louable, sachant qu’il va falloir intéresser les joueuses et les joueurs à l’art de l’escrime. C’est un sacré défi pour un studio qui se lance dans le grand bain. Dès lors, on est encore plus ravi d’affirmer que En Garde! (au passage, un cri de motivation plutôt bien adapté à la situation de Fireplace Games) a suffisamment de qualités pour piquer votre curiosité. À commencer par son gameplay hyper satisfaisant.

En Garde! a des allures de jeu de danse

Dans En Garde!, on incarne Adalia de Volador, une héroïne au verbe aussi affuté que la lame de son mousquet. Dans un décor baignant dans la chaleur de l’Espagne, elle cherche à renverser le joug de l’infâme Comte-Duc et à le faire avec classe et agilité. En tout, ce sont pas moins de quatre chapitres qui parsèment son aventure un poil trop courte (comptez entre 2 et 4 heures, selon votre aisance avec le gameplay). En Garde! n’a pas grand-chose à raconter. En revanche, Adalia de Volador se révèle dans sa personnalité très affirmée, notamment quand elle excuse les erreurs de la joueuse et du joueur. « Je l’ai fait exprès bien sûr ! », prononce-t-elle après un saut raté.

En Garde! s’appuie sur un feeling incroyable et un flow réjouissant

Surtout, Adalia de Volador se révèle particulièrement talentueuse dans l’art de se défendre contre ses opposants, c’est-à-dire les sbires du Comte-Duc. Le gameplay rejoint bien l’idée que l’on se ferait de combats basés sur des fines lames. Les mécaniques sont simples à comprendre : une touche pour attaquer, une autre pour parer et une dernière pour esquiver. Mais, Fireplace Games refuse que l’expérience soit trop simple non plus. Pour pimenter les affrontements, le studio imagine plusieurs interactions avec les décors, indispensables quand un groupe d’ennemis nous fait face. En situation de un contre un, En Garde! est accessible. Les choses se corsent quand Adalia de Volador doit gérer un afflux de soldats — ce qui arrive très souvent.

En Garde! // Source : Fireplace Games
Admirez la grace ! // Source : Fireplace Games

En Garde! devient alors une sorte de puzzle géant dans lequeil il faut assembler diverses pièces pour parvenir à ses fins. C’est ainsi qu’on pourra lancer un pot sur la tête d’un adversaire pour le neutraliser, le temps de s’occuper d’un autre. Il sera aussi possible d’envoyer valser des caisses en bois pour déstabiliser les gardes, qui disposent d’une jauge de résistance à réduire. Les décors regorgent de petites options sympathiques pour se tirer d’affaire. Il y a en prime toute une variation à noter et à prendre en compte sur la nature des ennemis. Certains ne font pas un pli, quand d’autres nécessitent de faire des enchaînements parfaits avant de poser genou à terre. À plusieurs reprises, En Garde! devient parfois une arène géante, au sein de laquelle Adalia de Volador danse au rythme de sa créativité.

En Garde! // Source : Fireplace Games
Taper une caisse qui rebondit sur un garde pour le faire tomber, c’est grisant ! // Source : Fireplace Games

Au-delà de l’approche originale des affrontements, qui impliquent un semblant de doigté fort appréciable, En Garde! s’appuie sur un feeling incroyable et un flow réjouissant. On prend énormément de plaisir à incarner Adalia de Volador, grâce au réalisme qui se dégage du gameplay. Il y a encore quelques collisions hasardeuses, qui trahissent la jeune identité de Fireplace Games. Mais, En Garde! mérite qu’on lui tire notre chapeau rien que pour la pertinence de sa proposition. Mettre sur le devant de la scène le genre cape et l’épée avec une telle réussite relève de l’exploit. Même si l’on trouve vite ses limites (on sait presque tout faire tout de suite), En Garde! surprend.

Le verdict

Pour son premier projet, le studio montpelliérain Fireplace Games rend un hommage réussi aux films et séries de cape et d’épée. L’ombre de Zorro plane sur En Garde!, mais c’est bien l’intrépide et charismatique Adalia de Volador qui y brille. Armée d’un mousquet qu’elle brandit et agite avec beaucoup d’aisance, elle transforme un simple jeu d’action en appel à la créativité.

Surtout, En Garde! bouge très bien, ce qui permet à son gameplay de transformer l’expérience en fournisseur de sensations grisantes. Certains trouveront vite des limites au concept, mais la faible durée de vie ne permet pas vraiment de se lasser des prouesses d’Adalia de Volador. Une pour tous, tous pour une.

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