Le gouvernement lance un site qui regroupe une série de conseils pour éviter qu’un enfant ne tombe trop facilement sur de la pornographie. En particulier, la plateforme promeut le contrôle parental.

C’est aujourd’hui, mardi 9 février, qu’a lieu le « Safer Internet Day », ou journée pour un Internet plus sûr. Lancée par la Commission européenne, elle a pour but d’encourager un usage plus responsable du net, au bénéfice des jeunes générations, afin de les tenir à distance d’un certain nombre de menaces informatiques, et de contenus qui ne sont pas de leur âge.

Pour cette édition, le gouvernement a décidé de se focaliser sur la pornographie en ligne. «  À douze ans, près d’un enfant sur trois a déjà été exposé à la pornographie », affirmait la veille Cédric O, le secrétaire d’État en charge du numérique. « C’est une violence dont nous devons les protéger. » Il annonçait dans la foulée le lancement d’une plateforme dédiée, pour le 9 février.

« Je protège mon enfant »

Baptisé « Je protège mon enfant », le site est désormais opérationnel — quoique pas encore tout à fait complet, puisque des sections du site sont encore en travaux. Quoiqu’il en soit, le site se présente essentiellement comme une boîte à outils qui centralise à un même endroit un maximum de guides permettant d’activer le contrôle parental, afin que les outils aident les parents à filtrer l’activité en ligne de leurs enfants.

La plateforme veut toutefois couper court à un reproche qui pourrait lui être adressé : il ne s’agit pas que le contrôle parental remplace les parents. « Rien ne saurait remplacer votre présence aux côtés de votre enfant et le dialogue avec lui sur ses expériences numériques », lit-on. Mais, sans le dire explicitement, « Je protège mon enfant » sait bien que les parents ont parfois besoin d’aide.

Je protège mon enfant

La page d’accueil du nouveau portail gouvernemental français.

Le site fait valoir que « les outils de contrôle parental peuvent s’avérer de précieux alliés pour limiter le risque d’exposition de votre enfant à des contenus pornographiques ». Surtout qu’ils sont cumulables : il est possible d’en activer un au niveau du fournisseur d’accès à Internet, du terminal de consultation (par exemple un smartphone ou une tablette) ou sur un site web (Facebook, YouTube, etc.).

Plusieurs guides sont ainsi regroupés sur une page dédiée. On y trouve des explications pour les quatre principaux opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR, Free Mobile, Bouygues Telecom), mais aussi les deux grands systèmes d’exploitation mobiles (iOS et Android) et fixes (Mac et Windows) et plusieurs sites et applications que les jeunes aiment consulter (y compris Snapchat).

Avec « Je protège mon enfant », l’action est portée tout au bout de la chaîne, au niveau des internautes, en les invitant à paramétrer des outils avec un degré de sensibilité plus ou moins prononcé en fonction de l’âge de l’enfant et de l’autonomie que les parents souhaitent lui laisser. Le site, lancé le 9 février, sera sans doute amené à s’étoffer dans les semaines et mois à venir, avec de nouveaux guides.

Pression sur les sites pornographiques

Mais le gouvernement a aussi l’intention de faire pression sur les sites pornographiques, qui se trouvent l’autre bout de la chaîne, pour qu’ils prennent des mesures plus fortes afin d’éviter que des mineurs n’accèdent à leurs contenus. Dans le cadre de la loi visant à protéger les victimes de violences conjugales, promulguée le 31 juillet 2020, un article poussait les sites à vérifier l’âge des visiteurs.

Pour forcer la main des sites, il a été brandi la perspective d’un blocage au niveau des fournisseurs d’accès à Internet si les dispositifs de vérificateur d’âge sont peu ou pas efficaces, ou s’ils n’existent pas. Il s’avère que plusieurs sites très connus dans le genre sont déjà sous le coup d’une procédure, à la suite d’une lettre adressée au CSA par trois associations dédiées à la protection de l’enfance.


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