Le Tadjikistan a ordonné aux FAI de bloquer l’accès à plusieurs sites web, incluant Facebook. Une décision qui survient plusieurs mois après la présentation à l’ONU par ce pays et trois autres nations d’un projet de code de bonne conduite sur Internet.

Petit État d’Asie centrale enclavé sans aucun accès à la mer, le Tadjikistan est loin d’être un parangon de démocratie. Son président, Emomalii Rahmon, dirige en effet le pays depuis 1992, grâce à des élections qui ne sont ni libres ni équitables. Il n’est dès lors aucunement surprenant d’assister régulièrement à des atteintes aux libertés fondamentales, en particulier sur Internet.

L’AFP rapporte ainsi que les autorités gouvernementales ont exigé ce samedi le blocage de plusieurs sites web, dont le réseau social Facebook. Un ordre que le FAI ont dû suivre. « Nous sommes des exécutants, obtenons notre licence (des autorités) et c’est pourquoi nous obéissons et avons, comme un disjoncteur, couper l’accès aux sites » a reconnu Parvina Ibodova, la présidente de l’association des FAI locaux.

Pour le pouvoir en place, la décision est présentée comme une « mesure technique et de prévention« . Mais cela ne trompe personne. En réalité, il s’agit surtout de faire taire l’opposition qui se sert des sites web et des réseaux sociaux pour s’en prendre au régime actuel. Le Tadjikistan étant classé par Reporters Sans Frontières dans la liste des pays où la situation est jugée « difficile« .

Que le Tadjikistan s’en prenne aux libertés individuelles n’est, au regard de l’histoire récente du pays, hélas pas une surprise. En revanche, impossible de ne pas se remémorer l’initiative des autorités tadjiks à l’ONU en septembre dernier. Avec la Chine, la Russie et l’Ouzbékistan, un projet de code de bonne conduite sur Internet a été proposé aux autres États membres.

Le texte hallucinant, qui n’a fort heureusement connu aucune suite à l’ONU et suscité la consternation des États-Unis, proposait de s’engager à « réduire la dissémination de l’information qui incite au terrorisme, à la sécession, à l’extrémisme ou qui nuit à la stabilité politique, économique et sociale ainsi qu’à l’environnement spirituel et culturel » de chacun des États.

On se demande bien à quoi aurait servi ce code, le Tadjikistan se débrouillant visiblement très bien sans.


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