La transition politique que connaît la Tunisie depuis le début de l’année ne se fait pas sans heurts. Considéré comme l’un des ennemis d’Internet jusqu’en janvier dernier, le pays appliquait l’une des censures du net les plus sévères au monde. Mais depuis la révolution tunisienne, le filtrage des sites web a nettement été allégé, permettant à la Tunisie de gagner quelques places dans le classement de RSF.
La levée de la censure a permis aux internautes tunisiens, longtemps bridés, d’accéder à une pléthore de sites. Des réseaux sociaux et des sites communautaires comme Facebook et Twitter sont désormais librement accessibles, tout comme les plates-formes vidéos YouTube, Dailymotion ou Wat.TV.
La situation sur place est toutefois loin d’être idéale. Le site tunisien Business News rapporte le jugement en référé d’un tribunal de première instance qui a ordonné à l’Agence Tunisienne d’Internet, principal fournisseur d’accès à Internet du pays, de bloquer l’ensemble des sites web à caractère pornographique. À l’origine de cette décision, la plainte déposée par trois avocats la semaine dernière.
Business News ne précise pas les motivations des trois avocats, mais il est possible d’imaginer qu’elles sont liées à des convictions politiques ou religieuses. Depuis la fin de la censure du web, Business News a remarqué que sept sites pornographiques se sont hissés dans le top 100 des sites les plus visités en Tunisie. Cinq d’entre eux ont même atteint le top 50.
Le blocage des sites pornographiques n’est pas le seul cas de censure relevé en Tunisie depuis la chute de l’ancien président Ben Ali. Comme le souligne Mediapart, l’Agence Tunisienne d’Internet a également été contrainte de bloquer deux pages Facebook au début du mois, sur ordre du tribunal militaire de Tunis.
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