Un collectif de riverains a déposé plainte auprès du TGI de Dijon contre l’émission de communications sans fil WiMax en Bourgogne. Les plaignants estiment que les ondes sont à l’origine de troubles de la santé ressentis par une partie de la population.

En 2009, l’actualité avait beaucoup porté sur la nocivité des antennes-relais utilisées par les opérateurs de téléphonie mobile, avec une première condamnation de Bouygues Telecom, et l’organisation d’un Grenelle des ondes sans ambition. Le débat a été clos par la publication en mi 2010 des résultats de l’étude internationale Interphone, qui concluait que les risques de cancers liés aux ondes de téléphonie n’étaient pas prouvés, mais possibles.

En 2011, c’est le WiMax qui pourrait relancer le débat sur les risques des ondes pour la santé. Comme le rapporte nos confrères de 01Net, un collectif d’une trentaine d’individus, dont un médecin, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Dijon, pour demander le démantèlement d’antennes WiMax implantées en Bourgogne.

« Depuis la mise en service d’émissions du type WiMAX dans la proximité de nos résidences, et ceci sans aucune des informations publiques dues à la population dans un régime démocratique, les attaques de notre santé, déjà importantes du fait de la téléphonie mobile, se sont encore aggravées« , explique le Collectif Pour La Vie dans sa plainte (.pdf). « Ces attaques entraînent un affaiblissement général et des perturbations des fonctions physiologiques et cognitives, ainsi que des douleurs fréquentes et parfois continues, fortes et invalidantes, avec graves troubles du sommeil« .

Certains des plaignants du collectif disent être victimes « d’une pathologie émergente« , soit d’ElectroHyperSensibilité (EHS), soit du Syndrôme d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM). « Les médecins spécialistes notent une très rapide extension de ces pathologies dans l’ensemble de la population« , assurent-ils.

Juridiquement, la plainte se fonde sur la régulation des « pollutions atmosphériques » par le Code de l’environnement, et sur « l’administration de substances nuisibles » condamnée par le Code pénal. Ils citent également les délits de mise en danger d’autrui, de non assistance à personne en danger, et de discrimination de traitement.

Ils demandent que les émissions WiMax soient suspendues, et remplacées par un réseau filaire, en fibre optique. Ce qui ne serait pas sans conséquences économiques. Comme le note 01Net, la région Bourgogne estime à 18,6 millions d’euros l’investissement de la couverture du territoire en WiMax, via la société Altitude Infrastructure et sa filiale NetBourgogne.

« Nous suggérons que soit posée aux responsables des émissions la question de la responsabilité. Prendront-ils la charge de toutes conséquences dès que la causalité sera officiellement reconnue ? Une réponse négative établirait clairement que l’exposition aux risques est unilatérale« , suggère le collectif au procureur.


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