Une coalition de douze constructeurs plaide pour un calendrier de déploiement de la conduite autonome raisonnable. Pour eux, le cadre qui est fixé aux États-Unis pour accompagner l’émergence de la voiture capable de conduire toute seule est trop optimiste.

Les voitures autonomes, c’est bien, mais attention à ne pas griller les étapes sous l’effet de la mode. Telle est la mise en garde adressée à la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), qui est l’agence fédérale américaine responsable de la sécurité routière, par une coalition de constructeurs estimant que le calendrier actuel est un peu trop optimiste.

En effet, la NHTSA envisage de publier dans un avenir proche des directives ouvrant la voie de la commercialisation de véhicules capables de se déplacer sans l’aide d’un conducteur. Or, le collectif Global Automakers — qui rassemble des industriels comme Honda, Nissan, Kia, Hyundai, Subaru et Toyota — considère que cela va trop vite en besogne.

D’après eux, la simple rédaction de lignes directrices au lieu de suivre l’émergence des voitures autonomes dans une réglementation bien cadrée pourrait déboucher sur la mise en circulation de voitures pas assez fiables. Mais pour la NHTSA, il est difficile de retarder la mise en place d’un début d’ossature réglementaire, puisqu’il y a déjà des modèles en partie autonome qui sont déjà en circulation.

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La Tesla Model S peut conduire toute seule sur l’autoroute.

C’est par exemple le cas de la Tesla Model S, qui peut conduire toute seule sur l’autoroute en gérant elle-même la vitesse, les distances de sécurité et le trafic routier afin de prendre en compte les autres véhicules. D’ores et déjà, des technologies d’aide à la conduite sont en train de faire leur apparition dans les automobiles pour aider le conducteur au cours de certaines phases (autoroute, parking, embouteillage).

Derrière l’enjeu légitime de la sécurité, mais aussi de l’acclimatation à cette nouvelle façon d’appréhender la conduite en voiture, les constructeurs ont peut-être aussi en mémoire les progrès rapides de certaines sociétés dans ce domaine, comme Tesla Motors, mais aussi Google. Les deux groupes communiquent beaucoup sur leurs avancées dans ce domaine et constituent de faire des adversaires commerciaux potentiels.

En la matière, Google fait aussi du lobbying auprès du congrès américain afin que celui-ci accorde au NHTSA de nouvelles prérogatives pour qu’il autorise la vente de voitures sans la présence de certaines pièces, comme le volant, les pédales et la boîte de vitesses. Or, les autres entreprises ne veulent pas non plus se laisser déborder par Google ou Tesla dans ce domaine, d’où l’idée de retarder cette perspective.

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La Google Car, menace pour l’industrie automobile ?

Il est vrai que la voiture autonome est pour l’instant encore loin d’être autonome. Si elle est capable de gérer certains tronçons de la voie publique, d’autres sont encore trop ardus à gérer. En outre, elle n’est pas non plus en mesure de s’adapter à la dégradation de la météo (pluie, brouillard, neige…), l’absence de marquage au sol et de comprendre certains évènements ponctuels (déviation, travaux, accident, police…).

Il n’en demeure pas moins que la NHTSA doit travailler dès cette année avec les industriels pour développer un ensemble de règles concernant l’utilisation des véhicules autonomes. Dans ce contexte, l’agence a approuvé le déploiement de 2 500 voitures de ce type pendant 2 ans. Ces véhicules pourront ne pas être équipés de volants ou de pédales, contrairement aux prérequis habituellement exigés.

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