« Abandonner une société libre par peur du terrorisme est le seul moyen de se laisser vaincre par celui-ci ». Actuellement réfugié en Russie où il a trouvé asile après ses révélations sur les programmes de surveillance massive de la NSA et des alliés occidentaux, Edward Snowden s’invite dans le débat public français.
Alors que l’Assemblée nationale a adopté lundi soir l’article 1er du projet de loi constitutionnelle qui inscrit l’état d’urgence et les pouvoirs spéciaux qu’il permet dans la Constitution, Edward Snowden a réagi pour mettre en garde les Français tentés par le repli sécuritaire dans le combat contre le terrorisme. Il a publié à l’appui de son commentaire la copie d’un tweet qui soulignait que 441 députés sur les 577 élus à l’Assemblée avaient brillé par leur absence au moment du vote, sur un texte pourtant fondamental pour les libertés en France.
L’article 1er du projet de loi dit de « protection de la Nation » donne pouvoir au gouvernement de décréter l’état d’urgence « soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Il donne au Parlement le pouvoir de fixer par la loi toutes les mesures de police administratives qu’il juge utile pour affronter cet état d’urgence, le Conseil constitutionnel étant alors quasiment dépourvu de tout pouvoir de censure.
La France, qui nous a donné la Statue de la Liberté, a voté pour abandonner la sienne »
Le texte prévoit que l’état d’urgence peut être décrété pour 12 jours, puis autorisé par le Parlement pour des périodes maximales de 4 mois renouvelables.
Silencieux pendant plusieurs années après ses révélations, Edward Snowden est arrivé en septembre 2015 sur Twitter, où il commente régulièrement l’actualité internationale liée aux libertés publiques. C’est toutefois la première fois qu’il publie dans une autre langue que son anglais maternel.
Avant de publier sa mise en garde en français, Edward Snowden avait publié un premier message pour s’inquiéter du recul des libertés en France. « La France, qui nous a donné la Statue de la Liberté, a voté pour abandonner la sienne », a-t-il tweeté en renvoyant vers un communiqué de Human Rights Watch, l’une des associations les plus influentes dans le monde sur la protection des droits fondamentaux.
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