La RIAA décide de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le P2P. En effet, dans un communiqué de presse pour le 37e Marché du disque et de l’édition musicale (Midem) organisé à Cannes du 18 au 23 janvier, Hillary Rosen a déclaré prendre désormais en compte les FAI dans le « jeu » du P2P.

Hillary Rosen déclare que les FAI (fournisseurs d’accès à Internet) sont parfaitement conscients de ce qui attire les utilisateurs vers les services à bande passante élevée, et il est évident de constater que l’augmentation des services haut débit a vu monter de paire l’utilisation des services P2P.

La présidente de la RIAA en appelle donc a une mise en place par les FAI d’une redevance pour les utilisateurs utilisant fréquemment les services P2P (et non pas une taxe obligatoire ou un blocage, comme le proposait Pascal Nègre). Mario Mariani, le vice-président du département média de Tiscali, ne voit pas la chose du même oeil et prétend qu’il est impossible de mettre en place un tel système. On comprend d’autant mieux son embarras que le troisième fournisseur d’accès au niveau européen avait signé un accord publicitaire avec le géant du P2P KaZaA, il y a déjà plusieurs mois. Selon Mariani, le peer-to-peer représenterait 30 à 60% du traffic engendré ce qui techniquement rend un tel traffic impossible à gérer.

D’un autre côté Hillary Rosen encourage les majors de la musique à developper des systèmes de protection des fichiers, ainsi que des services en ligne de qualité et une promotion publicitaire de ces services. Les services actuellement supportés par les majors étant Pressplay, MusicNet ou encore Britain’s Wippit.com.

Ces derniers avouent avoir du mal à concurrencer les services gratuits et refusent de donner des chiffres en prétextant qu’ils viennent seulement de démarrer leurs services. Le CEO de Pressplay parle quant à lui de dizaines de milliers d’utilisateurs et prévoit de s’étendre au Canada après avoir mis au point le système pour les Etats-unis. Un chiffre cependant bien faible si on le compare aux quelques trois millions d’utilisateurs pour le seul KaZaA…

Le P2P étant devenu une des sources principales de communication et même de revenus pour certains fournisseurs d’accès (grâce à la facturation des dépassements de quotas d’upload), peut-on en vouloir à la RIAA de demander à taxer les FAI comme elle le fait pour les radios ? Le débat est ouvert.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !