Seeqpod permet de trouver les contenus streaming sur le Web et de les télécharger. Evidemment, Warner ne l’a pas vu d’un très bon oeil et le traîne au tribunal. Mais Seeqpod n’a théoriquement rien à se reprocher puisqu’il n’héberge pas ses contenus. Au delà de ce portail relativement peu connu, Seeqpod pourrait profiler à l’horizon, après le peer-to-peer, la prochaine bataille des maisons de disque.

Seeqpod est un moteur de recherche assez novateur. Plutôt que d’aboutir sur une liste de liens Web, il focalise son attention sur les contenus streaming. Tapez le nom d’un artiste, et Seeqpod cherche les blogs et portails hébergeant des morceaux ou des clips. Même s’il est toujours en phase beta, il se révèle très prometteur et fournit déjà des résultats fouillés.

Seeqpod profite à la fois des plateformes de vente mais aussi des blogs d’auditeur, ceux qui joignent leurs billets d’un ou deux morceaux en streaming. Les premiers sont généralement acceptés par les maisons de disque, car l’écoute est directement liée à la possibilité d’achat. Les seconds sont plus ou moins tolérés, car une chronique constitue toujours une publicité pour l’album. Mais lorsque qu’un moteur de recherche dissipe ces liens qui leur valaient une certaine indulgence des majors, cela pose problème.

Warner est le premier à attaquer Seeqpod. La major estime que le portail permet de télécharger illégalement sa musique. Et pour cause, Seeqpod ne se contente pas de chercher les contenus streaming, mais offre aussi la possibilité de les télécharger, à l’instar de Free Music Zilla ou Dysnomia. En fait, on pourrait comparer Seeqpod à un espèce de Dysnomia qui ne se cantonnerait pas à Deezer mais s’ouvrirait à l’ensemble du Web.

Seeqpod pose alors la question du laxisme des majors. Celles-ci peuvent bien se montrer tolérantes pour les technologies de capture streaming et les plateformes de vente / blogs d’auditeurs. Mais combiner les deux grâce à un moteur de recherche offre une toute autre dimension à la chose. Cette initiative les poussera-t-elle à durcir leur position envers les blogs d’auditeurs ? A systématiquement les saper ou leur imposer un modèle économique à la Deezer ? Ou alors, du côté des technologies de capture, à essayer de pousser le droit à les interdire ?

Seeqpod possède un argument de poids. Il n’héberge pas ses contenus, ce qui est sensé lui apporter la protection du Digital Millennium Copyright Act. Dans l’hypothèse où il serait relaxé de toute faute par le tribunal, cela ouvrirait la voie à une nouvelle sorte d’outil qui mettra les majors au pied du mur. Appliquez sa sauce à Google (qui permet déjà de trouver les hébergeurs de MP3) et vous obtenez une véritable révolution pour la musique numérique.

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