L’étau se resserrait depuis plusieurs mois sur le site russe de vente de musique en ligne AllofMP3. Il achevé de l’écraser, puisque les autorités russes ont finalement procédé à la fermeture de AllofMP3, lequel s’est immédiatement retourné vers son site clone.

C’est le feuilleton de la musique en ligne. Commencé en 2000 en Russie, le soap opera avait surtout pris son essort à partir de 2004 en s’internationalisant grâce à la traduction des contenus de AllofMP3. Le site russe avait fait tout son succès en proposant aux internautes d’acheter de la musique en ligne à peu de frais, au kilo. De l’ordre de 10 à 20 centimes par titre, en fonction de leur longueur et de la qualité d’encodage souhaitée. Son éditeur russe Media Services promettait aux internautes du monde entier que le site était légal et qu’il reversait 15 % des sommes perçues aux ayant droits grâce à un accord avec la ROMS, une société de gestion collective locale spécialisée dans les droits multimédias. Les maisons de disques et sociétés de gestion du monde entier ne l’entendaient pas de la même oreille, et ont toujours contesté la validité ou l’interprétation de la licence russe.

Mais aujourd’hui AllofMP3 n’est plus. Un ancien employé de Media Services a confirmé au Times que les autorités russes avaient cédé aux pressions américaines et fait fermer le site, notamment pour apaiser les critiques au moment des négociations sur l’entrée de la Russie à l’Organisation Mondiale du Commerce. C’était promis depuis octobre. Le site n’est plus disponible depuis plusieurs jours et ne devrait plus rouvrir. Il faut dire que Media Services sentait le vent tourner en sa défaveur et que ses associés avaient depuis plusieurs mois préparé le terrain en ouvrant plusieurs clones ou sites alternatifs, comme MP3Sparks.com. Les plus gros clients ont été invités de longue date à rejoindre MemphisMembers.com, une version privée du site que l’on ne peut rejoindre que sur invitation.

AllofMP3 est sous le coup de plusieurs plaintes dans le monde, notamment aux Etats-Unis mais aussi en France avec une plainte de la SCPP et une plainte de la Sacem. Le site était en état de léthargie depuis que MasterCard et VISA ont décidé de geler les paiements par carte bancaire au bénéfice de Media Services. L’éditeur pensait avoir trouvé l’astuce en vendant des bons d’achats sur les sites de ventes aux enchères, mais un revendeur britannique fut récemment arrêté par les autorités londonniennes.

Si le site n’a jamais convaincu de sa légalité, il a démontré en revanche qu’il était possible d’attirer une solide clientèle avec des offres payantes, et donc de concurrencer le P2P. AllofMP3 avait attiré selon le Times 5,5 millions de clients et générait un chiffre d’affaires annuel estimé à 30 millions de dollars.

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