Un Japonais a été arrêté après avoir donné des coups de pied à un robot Pepper utilisé comme conseiller clientèle dans une boutique SoftBank.

Tous ceux qui ont vu l'excellente série Real Humans (hélas avortée) comprennent qu'il est inévitable que des êtres humains finissent par se retourner contre les robots qui prennent une place de plus en plus grande dans la société. Nous n'en sommes pas encore à la création d'un mouvement de résistance, mais une première agression a bien eu lieu sans qu'on en comprenne bien les circonstances.

Au Japon, un homme d'une soixantaine d'années a été arrêté par la police après s'être rendu dans une boutique de l'opérateur SoftBank, et avoir donné des coups de pied dans un robot Pepper censé rendre service aux clients et remplacer partiellement les conseillers de vente humains. L'homme est poursuivi pour avoir endommagé du matériel appartenant à l'entreprise japonaise. 

Selon les images prises par les caméras de sécurité installées dans la boutique, l'homme en état d'ivresse se serait dirigé vers le robot pour lui infliger des coups de pied. Le Pepper serait désormais "blessé", n'arrivant plus à bouger aussi vite qu'avant. Ses organes internes pourraient avoir été touchés.

L'article du Japan Times précise que l'homme aurait expliqué son geste par l'attitude d'un vendeur, sans que des détails supplémentaires ne soient fournis. Le vendeur humain avait-il conseillé à l'haleine alcoolisée d'aller parler à son confrère robot ?

L'affaire servira en tout cas d'exemple aux militants qui revendiquent de reconnaître des droits aux robots comme l'on reconnaît des droits aux animaux. Une idée moins stupide qu'en apparence, inspirée par Kant. "Celui qui abat son chien parce qu'il ne lui est plus d'aucune utilité et ne lui rapporte même pas ce qu'il faut pour le nourrir, n'enfreint pas en vérité le devoir qu'il a envers son chien, puisque celui-ci est incapable de jugement, mais il commet un acte qui heurte en lui le sentiment d'humanité et l'affabilité bienveillante, auxquels il lui faut pourtant donner suite, en vertu des devoirs qu'il a envers l'humanité", expliquait le philosophe. "On peut déjà juger du coeur d'un homme au traitement qu'il réserve aux animaux".

Protéger les robots ne serait donc pas protéger des machines en ferraille et en plastique, mais protéger l'homme contre sa propre propension à la violence, pour sauvegarder son humanité.


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