Jamais semaine ne se passe sans quelques nouvelles venues de la très chère (sans jeu de mot) RIAA. Aujourd’hui, celle-ci crie sur son site officiel suite à l’annonce d’une chûte de 7% des ventes qu’elle attribue pour l’essentiel à l’échange de fichiers sur Internet.

Le communiqué de la Recording Industry Association of America est fondé comme une réponse à l’enquête du Forrester Research et aux nombreuses études récentes qui semblaient démontrer l’impact nul voire positif du peer to peer sur les ventes (voir par exemple nos actualités du 10 mai 2002, 14 juin 2002, 26 juillet 2002 ou encore du 6 août 2002). Citant une étude de Peter D. Hart Research Associates, la RIAA estime que plus de la moitié des 12-54 ans a diminué son volume d’achat de disques audio, symétriquement à l’augmentation de leurs téléchargements sur Internet.

L’association cite également quelques chiffres clés : 41% de ceux qui téléchargent davantage sur Internet depuis 6 mois achètent moins de disques qu’auparavant ; 19% en achètent plus ; chez ceux pour qui le volume de téléchargement n’a pas augmenté, 25% achètent moins de diques, 13% davantage, et 62% la même quantité. Chez ceux qui téléchargent moins depuis 6 mois, 22% achètent mois, 23% achètent plus plus, et pour 55% d’entre eux, les dépenses sont restées inchangées.
Et le président de la RIAA de conclure : « Ces données doivent dissiper toutes notions selon lesquelles le partage de fichiers illégal aide l’industrie du disque ».

Carry Sherman ajoute que le nombre de CDs gravés dans les foyers n’a de cesse d’augmenter. 24% des internautes sondés possèdent cette année au moins 11 disques gravés, contre 10% l’an dernier. Le nombre de hits vendus à plus d’un million d’exemplaire est parallèlement passé de 37 en mi-2001 à 20 seulement en mi-2002.

L’interprétation de monsieur Sherman est tout de même étrange. Comment affirmer que la chûte des ventes est due aux seuls pirates lorsque 23% de ceux qui disent moins télécharger disent également moins acheter ? Certes ce n’est pas les 41% de ceux qui téléchargent plus, mais le raccourci est un peu court.

Quid de la crise qui touche l’ensemble de l’économie en 2002 ? Quid de la médiocre qualité des productions diffusées sur les antennes radios ? Quid de la diversification des œuvres écoutées ?

La RIAA semble toutefois avoir trouvé une réponse fine : une augmentation de 96% des mandats de perquisitions en 2002, et 84% d’arrestations en plus.

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