Nous rapportions en janvier dernier les activités de deux sociétés françaises contractées par la SCPP pour espionner les réseaux P2P, AdVestigo et CoPeerRight Agency. Cette dernière, qui ne tolèrera aucune atteinte à son image comme ça a pu être le cas pour Retspan, nous informe de son intention de déposer une plainte contre l’Association des Audionautes.

Le journal Le Monde publiait aujourd’hui dans ses colonnes un article signé d’Eric Nunès intitulé Chasseurs d’internautes. Y était relatée une rencontre privée entre le journaliste et Stéphane Michenaud, le directeur de CoPeerRight Agency, et notamment cet épisode final :

Si les mots de « police du Net », associés à leurs activités, ne froissent pas la direction de l’entreprise, celui de « milice », à la connotation bien plus négative, est loin de lui être agréable. Quentin Renaudo, lycéen et vice-président de l’association des Audionautes, s’est permis la comparaison devant les caméras de France 3 à l’occasion du Midem. Une insolence jugée inacceptable chez Co-pee-right Agency, « Milice du Net ! En pleine commémoration de la libération d’Auschwitz ! Nous allons porter plainte pour diffamation », s’emporte Stéphane Michenaud, qui s’apprête à traîner devant les tribunaux cet adolescent de 14 ans.

Le rapport diffamant entre « milice » et Auschwitz est lointain, d’autant plus qu’une milice désigne n’importe quelle organisation privée qui cherche à aider la police, et n’a rien d’attaché à l’histoire nazi. Interrogé sur la réalité de ses intentions de porter plainte contre Quentin Renaudo, le responsable de CoPeerRight Agency nous assure donc que « ce n’est pas le cas« . Toutefois Stéphane Michenaud ne compte pas laisser faire l’association. « Nous estons en justice cette association, car elle a précisé sur France 3 que nous avions constitué un fichier de 20.000 internautes français, ce qui est totalement faux, interdit par la CNIL… et bien entendu diffamant », nous informe t-il.

De son côté l’Association des Audionautes (ADA) dit n’avoir reçu pour le moment aucune mise en demeure, ni aucune assignation de la part de qui que ce soit. « Ces propos ont bien été tenus lors du MIDEM sur France3« , assure son représentant, « mais nous ne voyons pas en quoi cela est diffamatoire« . « Nous attendons donc de voir ce qui va se passer dans les jours et les semaines à venir, et nous prendrons les dispositions nécessaires à ce moment là« .

Sur France 3, Quentin Renaudo avait déclaré exactement ceci : « Nous sommes devant le stand de la société qui fiche les internautes, qui ont fait des fichiers de plus de 20.000 internautes« . Il n’avait cependant pas précisé s’il s’agissait d’internautes français (ce qui serait interdit par la CNIL) ou étrangers…

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