D’anciens agents du FBI qui avaient prévenu du risque d’attentat sur le World Trade Center regrettent que Wikileaks n’ait pas existé en 2001, lorsqu’ils avaient reçu l’ordre de ne pas divulguer leurs craintes à la presse.

Wikileaks agace le gouvernement américain, qui veut réduire le site d’information publique au silence. Après la publication massive d’informations brutes sur les opérations militaires en Afghanistan, le site devrait bientôt publier 400 000 documents inédits liés à la guerre en Irak. Ce qui donnera encore à l’administration l’occasion de fustiger le manque d’éthique de Wikileaks, et la dangerosité des informations qu’il révèle pour la sécurité des militaires et de leurs sources sur le terrain – même si une enquête du Département de la Défense vient de conclure que les documents afghans étaient beaucoup moins sensibles que ce qui avait été déclaré à la presse.

Cependant, The Nation rapporte que deux anciens agents du FBI ont publié une tribune dans le Los Angles Times pour soutenir l’importance démocratique de Wikileaks. Ca ne sont pas n’importe quels agents. Coleen Rowley et Bogdan Dzakovic avaient tous les deux tenté d’alerter les autorités sur les risques d’un attentat, à l’approche du 11 septembre 2001. Ils s’étaient inquiétés de voir que le Franco-marocain Zacarias Moussaoui, soupçonné de liens avec un groupe terroriste, prenait des leçons de pilotage sans jamais s’intéresser aux manœuvres d’atterrissage. Mais ils n’avaient pas été écoutés, et avaient reçu l’ordre de ne pas en parler à la presse, même anonymement. S’agissant d’une matière terroriste, les journalistes auraient pu être inquiétés voire emprisonnés s’ils avaient refusés de dévoiler leur source.

« Les choses auraient pu se passer différemment s’il y avait eu un moyen rapide, confidentiel, de faire sortir l’information« , écrivent les deux anciens agents. « Wikileaks aurait pu fournir un moyen de pression pour ces agents qui étaient terriblement inquiets de ce qui pourrait se passer et qui étaient bridés par leurs supérieurs« .

Wikileaks sert de tampon entre les informateurs et ceux qui aimeraient identifier la source, par exemple en traçant l’adresse IP d’un serveur jusqu’au client d’un hébergeur ou d’un cybercafé. Pour renforcer l’anonymat de ses sources, le site a convaincu l’Islande de modifier la législation du pays pour en faire un « paradis journalistique », où le secret des sources est garanti en toutes circonstances. L’Islandic Modern Media Initiative a été adopté par le Parlement à l’unanimité le 16 juin 2010.


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