Invité à la conférence All Things Digital organisée par le Washington Post, Steve Jobs a pris une position surprenante pour un professionnel des nouvelles technologies. Le patron d’Apple s’est présenté en grand défenseur de la presse traditionnelle, qu’il espère ne pas voir succomber au profit des blogs.

« L’une des choses auxquelles je crois très fermement c’est que toute démocratie dépend d’une presse libre, en bonne santé« , a-t-il défendu. Il a constaté le marasme économique dans lequel se situent les grands journaux papiers, aux Etats-Unis comme à peu près partout ailleurs dans le monde, et y voit un réel problème. Il ne souhaite pas « nous voir descendre dans une nation de blogueurs« , a ainsi lancé Steve Jobs. « Je pense que nous avons besoin de contenu éditorial aujourd’hui plus que jamais« .

Bien entendu, Steve Jobs tente caresse dans le sens du poil la presse. Il veut leur faire croire que l’iPad va être leur sauveur, qui va enfin redonner aux internautes l’envie d’acheter leurs journaux. Les patrons de presse ne demandent qu’à y croire, et le discours de Steve Jobs les encourage à multiplier les articles dithyrambiques sur la tablette tactile d’Apple. Un moyen économique d’avoir une couverture médiatique sans précédent. Quitte à se mettre la communauté des blogueurs à dos, quelques temps.

Mais Steve Jobs pense aussi certainement en partie ce qu’il a dit. L’affaire Gizmodo et l’iPhone 4G volé puis racheté par un blogueur est resté au travers de la gorge du charismatique patron au col roulé. Il y voit l’absence de déontologie de blogueurs prêts à tout pour se faire concurrence, même à faire chanter Apple. Il a ainsi défendu la plainte maintenue par Apple contre Gizmodo, en disant qu’il fallait « respecter les valeurs fondamentales » de la firme.


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